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Angoulême 2019
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Marie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Oct 2002
Localisation : Belgique

Message Posté le : 24/01/19 00:08    Sujet du message: Répondre en citant

Un petit coucou sur le forum juste pour dire ma joie de voir Rumiko Takahashi sacrée Grand Prix du Festival
Un honneur mérité, d"autant plus prestigieux qu'il y avait des pointures en lice Sourire
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melvin
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Jan 2004
Localisation : Paris

Message Posté le : 24/01/19 00:35    Sujet du message: Répondre en citant

La surprise est totale, je n'aurais pas misé un centime sur cette récompense !
Surtout face à Chris Ware et vu le nombre de femmes ayant gagné.
Mais c'est une bonne nouvelle, pour cette sympathique dame à la carrière impressionnante.


Coucou Marie, ça faisait un bail. Surpris
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"Music is an indirect force for change, because it provides an anchor against human tragedy. In this sense, it works towards a reconcilied world." Tim Armstrong
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Marie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Oct 2002
Localisation : Belgique

Message Posté le : 24/01/19 01:00    Sujet du message: Répondre en citant

melvin a écrit:
Coucou Marie, ça faisait un bail. Surpris

Voui mais je n'oublie pas les amis mangaversiens Sourire
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melvin
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Jan 2004
Localisation : Paris

Message Posté le : 24/01/19 12:10    Sujet du message: Répondre en citant

Allez quoi, un petit Rumik Theater en réédition chez Ki-Oon Latitudes ou chez le Lézard Noir pour surfer sur cette récompense ?
Une nouvelle version avec un bandeau "Grand prix à Angoulême", les pages couleurs à l'intérieur, et un public de curieux, amateurs de BD, à séduire pour découvrir Rumiko Takahashi avec un titre sociologique et humoristique, plus adulte, en seulement 4 volumes sur les mésaventures de quarantenaires japonais. Je rêve ? Mort de rire
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Corti
Mangaversien·ne


Inscrit le : 31 Mai 2006
Localisation : Sous la pluie... C'est pas dur de trouver où.

Message Posté le : 26/01/19 01:42    Sujet du message: Répondre en citant

La version Deluxe de Ranma ! Très content
_________________
(ou pas ?)
"That Others May Live" -- Rescue Wings
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 26/01/19 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Spawn est désormais le plus heureux des hommes puisque son idole de toujours vient de recevoir le Prix Konishi 2019 de la traduction de manga M. Green
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shun
Mangaversien·ne


Inscrit le : 01 Sept 2002
Localisation : charleroi la ville noir

Message Posté le : 26/01/19 13:59    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
Spawn est désormais le plus heureux des hommes puisque son idole de toujours vient de recevoir le Prix Konishi 2019 de la traduction de manga M. Green


Mon dieu ... ils ont pas été regarder ses autres traduction foireuses ?
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 28/01/19 12:35    Sujet du message: Angoulême 2019: Expositions mercredi et jeudi Répondre en citant

Bravo à Rumiko Takahashi!!! Dire que nous avons parmi nous un "simple fan (autoproclamé) de Rumiko Takahashi"! Je suis heureuse de voir le manga populaire récompensé, et une mangaka qui plus est.

Petit condensé de mon périple au festival. Cette année, j'ai prévu large. Pas de nouvel an lunaire au moment du festival déjà. Surtout, Taiyô Matsumoto en tête d'affiche. Je ne pouvais pas ne pas consacrer 4 jours à Angoulême!!! D'autant plus que j'ai des jours de congé à liquider en abondance.

Mercredi: arrivée mercredi pour faire une exposition en avant-première, Batman.

Exposition Batman 80 ans : un genre américain démasqué
L'expo est un peu isolée du reste, à l'Alpha (près de la gare, après une passerelle), et forcément, elle attirera beaucoup de monde, soit beaucoup de queue. J'ai préféré faire cette expo au plus tôt pour organiser la suite plus facilement. L'expo m'a beaucoup plu, une véritable mise en scène a été faite, commençant dés l'entrée avec la Batmobile de Burton. Elle est aussi plus longue que je ne le pensais, c'était chaque fois la surprise de découvrir qu'il y avait encore une autre salle! La Batcave est un grand moment de l'expo. Perso, j'ai adoré la salle rendant hommage à la série animée de 1992 réalisée par Bruce Timm, où le générique est reproduit avec Batman et l'éclair au fond. Les textes sont assez costauds en fait, pas si bateau. Je me suis surtout rendu compte que je n'ai pas lu Batman depuis quasi 10 ans et que j'ai complètement zappé Scott Snyder (il est temps de se rattraper, probablement en bibliothèque...). Mais il ne faut surtout pas manquer la fin avec les planches originales et les panneaux décrivant Batman sur chaque décennie sont bien fournis (tellement que j'ai préféré lire les photos prises par herbv sur le PC le soir...). L'univers de Batman est bel et bien reconstitué: les rues de Gotham au début (failli prendre la poubelle pour une vraie et me débarrasser d'un papier Mort de rire ), le manoir des Wayne, la Batcave (le clou), Arkham (un certain T est entré dans une cellule, faisant en sorte que les autres ne puissent plus y entrer les jours suivants Mort de rire ).

Jeudi

Exposition Taiyô Matsumoto: Dessiner l'enfance
L'exposition se trouve au musée. J'ai choisi le matin même pour aller la voir, pensant qu'il n'y aurait pas grand monde. Des scolaires s'y retrouvent, il y a donc déjà du monde. Après tout, ça va avec le thème: dessiner l'enfance! Et perso, cela ne me gêne pas: les enfants sont plus petits que moi alors j'arrive à voir tout Très content ! A vrai dire, ce sont plutôt les experts qui disent à leur copine que lire pour découvrir le travail de Matsumoto qui me gênent... L'exposition dont je rêvais depuis 10 ans. Mon exposition de toutes les éditions du festival que j'ai pu faire. Merveilleuse, magnifique, les textes sont tous judicieusement écrits, c'est parfait, complet, embrassant l'ensemble de la carrière de Matsumoto (on y trouve un poil moins de Printemps bleu ou Eveil mais on voit tout de même des extraits de Frères du Japon)... Je ne sais pas quoi dire à ce propos à part que j'ai été complètement subjuguée. Un couac ce matin-là avec une inversion entre Amer Béton et Gogo Monster (corrigée le soir même), puis des inversions sur un panneau entre Number 5, Le samouraï bambou et Ping Pong si mes souvenirs sont bons (corrigé aussi quand j'ai revu l'expo samedi). J'ai évidemment acheté le catalogue d'exposition, obligé... A ne pas manquer, et toujours disponible jusqu'en mars à Angoulême. Alors si vous faites un déplacement professionnel dans le coin, vous savez que faire Surpris !!!!!! Etant très lente et trop subjuguée, je suis restée 2 heures dedans. A la fin de l'exposition, il y a des planches de différentes thématiques qui se répondent toutes par thème: chat, oeil, éclat, dessins d'enfants, pleurs, etc... Merci pour ce moment! Sincèrement, c'est un rêve devenu réalité à mes yeux. Donc, merci Xavier Guilbert et Stéphane Beaujean d'avoir rendu cela possible!

Exposition Richard Corben: Donner corps à l'imaginaire
Je connais peu le travail de Corben à part son incursion dans le comics mainstrem: Hellblazer qui se passe en prison sur le scénario de Azzarello et Hellboy dont j'aime beaucoup les épisodes d'ailleurs. Puis c'est tout! Je ne suis donc pas du tout une fan de cet auteur consacré Grand Prix en 2018. L'exposition se trouve au musée, un étage sous celle de Taiyô Matsumoto, et pour des raisons logistiques, je préfère donc la faire ce jour-là. Je la fais sérieusement, lisant les différents textes principaux (mais pas ceux par planche). Je découvre donc le travail de cet auteur à la technique hors-norme, un artiste versatile qui n'hésite pas à donner dans la peinture. Les planches représentant les histoires de Edgar Allan Poe font en tout cas bien envie. Je ne savais pas qu'il était l'auteur de Den que je connaissais surtout par les bacs de solderie Surpris ! Une exposition très complète avec beaucoup de planches, les fans ont dû vraiment être ravis Sourire .

Tirage au sort pour la dédicace de Taiyô Matsumoto
Celle-ci a lieu tous les jours à 13h30 au stand de Kana à Manga City (près du Musée de la BD, donc en bas...). N'ayant pas vraiment la main chanceuse, je préfère tenter ma chance le jour où il y aura (d'après mes estimations) le moins de personnes faisant la queue. Bref, nous nous pointons à 13h30 avec Tanuki, herbv, Dynaheir, la file étant déjà bien là! Et quel pot car il y a 100 tickets donc 50 gagnants. Kana compte le nombre de personnes dans la file: nous sommes 50 (ou moins) donc TOUS LES TICKETS GAGNANTS sont distribués! Nous sommes donc assurés d'avoir notre dédicace entre 17h30 et 19h au même endroit ^^ . Trop cool! J'achète donc Eveil, seul Matsumoto non lu (en vrai, j'ai lu Le rêve de mon père et Zero en édition de Hong Kong, chez JD Comics, mais il faut un jour racheter derrière). Un tote bag à l'effigie de Eveil était offert à l'achat du livre. Sinon, j'émets ici une remarque mais je n'aime pas trop la couverture française, insistant bien sur le fait qu'il s'agit d'un Matsumoto par son illustration. L'illustration est bien plus obscure et tribale en VO. Fin, bref, aparté. Cette couv en VO est d'ailleurs dispo sous la jaquette de la VF.

Exposition: Tom-Tom et Nana présentent : Tout Bernadette Després
L'exposition a lieu à l'espace jeunesse, pas loin de Manga City. Encore une raison logistique qui nous pousse à faire l'exposition. J'ai beaucoup d'affinité avec Tom-Tom et Nana car c'est la première bande dessinée que j'ai lue, paraissant dans J'aime lire, un mensuel disponible dans toutes les écoles primaires. Surtout, cette BD était écrite en attaché, comme le faisait la maîtresse au tableau. Quand on apprend à lire, c'est l'idéal. En tout cas, Tom-Tom et Nana m'ont probablement fait aimer la bande dessinée. Je suis donc bien obligée d'aller voir l'expo se consacrant à sa dessinatrice, Bernadette Després... Je n'ai pas relu Tom-Tom et Nana depuis la sortie de l'école primaire: c'est un peu la honte au collège Mort de rire . Et là, surprise: on voit le dessin foisonnant, précis, riche de Després! Je veux dire qu'enfant, je ne me rendais pas trop compte, et adulte, je me disais que c'était "seulement" une BD pour enfants. Puis là, je découvre un trait détaillé, vraiment super jolis mais simple en même temps. Nostalgie que cette exposition. On y découvre aussi d'autres travaux de Després avant Tom-Tom et Nana: des livres illustrés, toujours pour enfants, et puis d'autres bandes dessinées. Son trait a déjà beaucoup de personnalité. On y découvre aussi une femme qui aime l'enfance, qui aime s'amuser, et qui aime créer des jeux (de l'oie, etc... dans les magazines pour enfants). En bref, Bernadette Després: Dessiner l'enfance aurait tout aussi bien pu marcher en titre d'expo! Et quand Stéphane Beaujean parle de faire tomber les chapelles, à quand l'expo croisée Taiyô Matsumoto x Bernadette Després? Mort de rire Mort de rire

Exposition Futuropolis, un éditeur aux avant-gardes de la bande dessinée
L'exposition se trouve au Musée de la bande dessinée, dans le même bâtiment que l'espace jeunesse. Entendant souvent parler de Futuropolis dans ma vie de lectrice, et entendant parfois parler de "faux" Futuropolis, je dois dire que je n'y comprenais parfois rien. Pour moi, Futuropolis existait toujours, en témoigne cette collection cartonnée dans laquelle est sortie Les chats du Louvre. Bref, il était temps de voir ce qu'était vraiment Futuropolis, cet éditeur (au départ une librairie dans le 15ème) mythique dont tous les anciens passionnés de bandes dessinées parlent souvent! Epoque que je n'ai évidemment pas connue: je lisais encore Tom-Tom et Nana en ce temps-là Mort de rire . Une exposition qui permet de découvrir le rôle de Futuropolis et la place spéciale de cet éditeur, l'environnement historique qui a permis cette création (post-1968, très DIY donc) mais surtout le côté avant-garde qui considérait la bande dessinée en même temps que l'objet livre, s'affranchissant du format album (48 pages en couleurs cartonné et toujours aux mêmes dimensions) pour proposer des collections aux formats multiples (dont 30 x 40 ou Copyright qu'on a souvent croisé en bibliothèque proposant des aventures de Popeye). Mais aussi, les enfants de Futuropolis qui ont fini par rejoindre, pour certains auteurs (dont surtout Tardi) la revue (A suivre) (autre acteur mythique des années 80) mais surtout l'inspiration d'une génération d'auteurs donnant la création d'un éditeur comme L'Association, et par extension, l'acceptation du format "roman graphique" dans nos librairies, ce qui donne une idée de l'influence d'une maison comme Futuropolis sur le paysage de la bande dessinée française d'aujourd'hui au final. Futuropolis a été fondé par Etienne Robial et Florence Cestac (vous vous souvenez des Débloks dans Le journal de Mickey?) et a duré de 1974 à 1994, a été racheté par Gallimard, est reparti en 2004 avec Soleil en partenaire sous le format que nous connaissons aujourd'hui.

Exposition Jean Harambat, aller-retour
L'exposition se trouvait au même endroit. J'étais bien fatiguée et n'ai fait que parcourir l'exposition. Je ne connaissais pas l'auteur, jusqu'au moment où je vois un dessin de Ulysse (aaah mais bien sûr!). Bref, je n'ai donc pas grand chose à dire dessus!

Dédicace Taiyô Matsumoto
Le grand moment est arrivé. Notre "dieu" est en retard: il a croisé Frank Miller en chemin et les deux stars ont discuté ensemble Mort de rire . A 18h (au lieu de 17h30), il arrive sous les applaudissements. Entre temps, les mangaversiens se relayent pour la file d'attente, permettant aux autres de faire autre chose dont... une dédicace de Art-of-K, l'autrice de Euterpe (manfra estampillé "shôjo" contre le gré de son autrice, à l'origine chez H2T et maintenant chez Pika). Le moment arrive et je me fais dédicacer mon Ping Pong. Les délégations taiwanaise et hongkongaise sont en nage. Eh oui: Ping Pong a été un vrai hit, sans parler du fait que tous les créateurs le connaissent en Asie. Bref, je deviens une star, me retrouvant même sur Instagram sur un compte hongkongais Mort de rire Mort de rire (je n'étais pas au courant au départ, mais une jeunette de la délégation m'a revue et m'a montré la photo déjà postée ^^; ). J'ai pu échanger un-deux mots avec Matsumoto, des banalités, mais j'ai pu lui dire à quel point ce manga fut une sorte de départ dans ma vie de lectrice car il m'a donné envie de découvrir la bande dessinée française dont Moebius et De Crécy. Il est heureux d'y contribuer (mais finalement, je n'avais pas aimé ces auteurs Mort de rire Mort de rire j'ai plutôt fini du côté de Tardi quoi Mort de rire Mort de rire ). J'ai eu ma dédicace sur le dernier volume de Ping Pong qui n'est pas sorti de chez moi depuis 10 ans par peur de le perdre Mort de rire Mort de rire .

La journée s'achève donc Sourire .


Dernière édition : Taliesin le 29/01/19 01:34; Edité 2 fois
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Taliesin
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Message Posté le : 28/01/19 23:52    Sujet du message: Le shôjo, un genre uniquement pour les filles? Répondre en citant

Je vais continuer sur un second post car c'est trop long à écrire d'un coup!

Vendredi

J'aurais aimé voir la rencontre sur Yoshiharu Tsuge mais j'ai eu un impératif. Dommage Surpris ! J'espère qu'il y aura un compte rendu là-dessus.

Table ronde: le shôjo, un genre uniquement pour les filles? animé par Fausto Fasulo, avec Bruno Pham, Art-of-K, Ludivine Gouhier

�videmment, le manga destiné à un public féminin étant une marotte chez moi, je ne voulais pas rater cette rencontre. Celle-ci fut finalement frustrante. En premier lieu, je veux tout de même reconnaître la très bonne animation de Fausto Fasulo dont les questions étaient pertinentes (sauf celle sur Rumiko Takahashi) parce-que je l'avoue, je n'y croyais pas trop au vu du sujet! En revanche, cela a coincé du côté des participantes... oui, les participantes, car Bruno Pham était bien le seul à ne pas raconter, à mes yeux, n'importe quoi sur le shôjo! Art-of-K est l'autrice du manfra Euterpe (estampillé contre son gré avec un sticker "Shôjo addict" depuis que le volume 2 est sorti chez Pika). Ludivine Gouhier, elle, est éditrice de H2T aujourd'hui sous le giron de Pika. Hélas, ça commence mal avec la question du premier shôjo lu: Art-of-K va de suite citer Love Hina qui est, Bruno Pham rectifiant, un shônen. ça commence mal car romance = shôjo! Bruno Pham a lu en premier Sailor Moon grâce au Club Do' puis a ensuite découvert les shôjo fantastiques de Tonkam comme CLAMP ou Please Save My Earth. Lui a été surtout marqué par non la romance, mais l'aspect HUMAIN mis en avant dans les shôjo, ainsi que l'outil du monologue intérieur. Ludivine parle, elle, des magical girls.

Ensuite, encore une fois, les chapelles du fameux découpage shôjo, shônen, seinen qui revient, le débat sur ces termes et notamment le décloisonnement de Akata avec ses thèmes et son code couleur (félicité par Ludivine Gouhier qui a été libraire), mais qui ne suffit pas aujourd'hui. La conclusion étant donc que c'est partout pareil, il faut continuer sur cette voie, que l'on est pas encore prêt pour ça (ma mémoire divague peut-être, herbv était là et peut me corriger). Le josei est encore une fois abordé, avec une position que nous connaissons de la part de Bruno Pham: le josei n'existe pas au Japon, il s'agit probablement d'une introduction venant du web dans les pays occidentaux, afin de donner un pendant au seinen comme c'est le cas pour le shôjo et le shônen. Pour Art-of-K, la segmentation n'a plus du tout lieu d'être car la société avance très vite, et que cette segmentation va devenir complètement obsolète dans les années à venir au Japon: plus de shôjo, shônen ou autre (je ne sais pas personnellement...). Bruno insiste tout de même encore une fois que toutes ces catégories éditoriales ont été introduites et surtout déformées par notre prisme culturel occidental (ce qui est vrai à mes yeux: nous sommes ethnocentrés).

A été évoqué aussi le yuri ou "shôjo ai" comme issu du shôjo, probablement par Art-Of-K (qui lit le japonais et qui lit donc ses manga en VO). Bruno Pham réfute ces propos (et moi aussi en fait). Ce à quoi la question: "mais alors pourquoi le yaoi serait un sous-genre du shôjo?". Bruno Pham parle alors de réappropriation, de distanciation dans l'identification qui peut être là pour une héroïne de shôjo (contrairement au BL qui a un héros). Mais le yuri, lui, est souvent dessiné pour des hommes. C'est sans doute toujours le cas, mais il y a effectivement plus de titres romances homosexuelles avec deux filles tout doux aujourd'hui... après, sont-ils "moe"? (je voulais d'ailleurs évoquer cet aspect au détour d'une question, ainsi que les magical girls - instant pub de Bruno pour Magical Girl of the End qui participent aussi au moe et au fan service masculin, à mes yeux encore une fois).

A été abordé la difficulté pour un public masculin de dire qu'il aime le shôjo par rapport à un public féminin par Ludivine Gouhier. Qu'une petite fille peut lire de tout, mais pas les garçons. Là, Bruno Pham démystifie le Japon et les fameuses "avancées" dans la société évoquée par Art-of-K comme quoi il y a de plus en plus de lecteurs de shôjo, que le public est plus mixte. Ce qui n'est, pour Bruno, pas le cas dans une librairie japonaise où lui-même a un regard étonné lorsqu'il achète une pile de shôjo, ou encore la fréquentation des rayons (très séparées au Japon) où l'univers est tout de même très largement féminin. J'ai été surprise par les propos pro-féministes de Bruno Pham qui explique donc qu'effectivement, il y a la hiérarchie des genres: le masculin (et les valeurs dites masculines) représentent tout de même un modèle de réussite et c'est donc pour cela que les petites filles peuvent lire de tout alors que pour un garçon, c'est "baisser" dans la hiérarchie.

Bruno Pham (et je suis d'accord avec lui) trouve que les termes ont été très mal introduits en France et que si on les utilise, alors il faut les utiliser correctement. A cela, Art-of-K comme Ludivine Gouhier préfèrent parler de josei car cela rend le manga plus neutre, là où shôjo = rose et pour filles. C'est un point de vue que je n'arrive décidément pas à partager et surtout le côté "neutre", comme si on devait "cacher" le côté public féminin du josei en somme. josei = mature en fait. Il fut un temps, dans les années 2000, où josei != neutre et mature, mais josei = femme partagée entre l'amour et le boulot (ou la reconversion pro). La conclusion reste que quand même, utiliser josei est mieux car c'est plus neutre... argl (je m'étrangle).

ça a aussi dévié sur le manfra où on a aussi parlé de décloisonnement, mais aussi de décloisonnement même dans la bande dessinée. ça a aussi parlé de public cible de Art-of-K, très très très diversifié en dédicace: hommes, femmes, tranches d'âge. Pour elle, la société évolue et le "pour garçon" et "pour fille" ne veut rien dire. Pour elle, Euterpe est une tranche de vie, pas un shôjo. Elle insiste dessus car avec l'estampillage shôjo, elle se voit parfois obligée de redire à un public potentiel que non, dedans, ça parle de la vie, tout simplement, et que ce n'est pas une histoire d'amour, même si comme dans la vie, il y en a.

Fausto Fasulo a évoqué Rumiko Takahashi, Grand Prix 2019 depuis jeudi soir, du fait qu'elle fait la synthèse entre shôjo et shônen. Alors là, j'ai eu envie de dire non. Car Takahashi n'a jamais été (à mes yeux) une mangaka féministe si je puis dire, féministe dans le sens reconnaissance des femmes dans le milieu et des publications visant un public féminin. Pour moi, elle a toujours revendiqué ne pas écrire de shôjo.

Fausto Fasulo a aussi évoqué la difficulté d'avoir une histoire du shôjo manga, une histoire matrimoniale (ce ne sont pas ses mots mais les miens Clin d'oeil ) du shôjo, parlant de la venue en France d'une mangaka comme Eiko Hanamura venue à Paris en décembre. Bruno Pham explique beaucoup cela par le fait que beaucoup d'Occidentaux ne lisent pas le japonais, et que l'histoire se base souvent sur une source de seconde main, à savoir, en anglais. D'où cette non connaissance, cette non culture du shôjo en Occident. Pour Bruno Pham, Moto Hagio surtout a bénéficié d'une reconnaissance dans les ouvrages consacrés aux manga, et cela probablement grâce au matériau laissé en anglais par Rachel Thorn qui continue à défendre son travail. Eiko Hanamura, aux yeux de Fausto Fasulo, a une longue carrière (60 ans quand même, respect, 50 cette année pour Moto Hagio - ma déesse je la cite juste pour ça) et a travaillé dans beaucoup de genres, épousant de nombreuses tendances shôjo et donc aussi, ses stéréotypes.

Bruno a aussi insisté sur le côté actuel des shôjo au Japon, que le shôjo, contrairement aux shônen, s'inscrivent dans une époque, d'où sans doute cette difficulté à faire connaître des titres plus anciens. (J'ai personnellement une autre théorie mais elle est plus dans le... sexisme! mais si je veux faire une référence plus "experte" en BD, je déformerais Groensteen en disant "le shôjo, un art sans mémoire?" Clin d'oeil ).

A été aussi évoqué le fait que Nana et Fruits Basket puis Peach Girl ont été de véritables hits et que c'est probablement suite à cela que la segmentation s'est faite plus forte en France. On y voyait donc de plus en plus de shôjo chez les éditeurs, très marqués, avec du rose et des coeurs partout. Bruno évoque aussi les tentatives chez Delcourt de placer des titres dits josei, plus matures, tels que Complément affectif et Un drôle de père issus du Feel Young, des titres racontant autre chose qu'une histoire d'amour au lycée. De même pour le patrimoine, avec des titres d'autrices très célèbres telles que Simple comme l'amour et Puzzle. A été évoquée par Bruno Pham la diversité du shôjo (car fallait convaincre Art-Of-K et Ludivine Gouhier...) avec 7 Seeds, Les enfants de la baleine (en faisant de la pub pour le prochain titre fantastique de Akata chez Hakusensha). Ce sont d'ailleurs, de mémoire, les seuls titres non Akata ou Akata x Delcourt qu'aura cité Bruno Pham ^^; .

Je crois que je vais m'arrêter là car je n'ai pas pris de notes et que je fais tout de mémoire. Il y a une vraie difficulté dans les tables rondes à se souvenir de qui a dit quoi, des questions et surtout de QUAND! Arrgl.

Je reste frustrée par le fait qu'il n'y ait pas eu de questions au public car pas le temps car pour une fois, sur le sujet, j'aurais voulu (et puis il n'y avait pas grand monde, m'étant sans doute couverte de ridicule dimanche après-midi ^^; ). Mais aussi, que les intervenantes n'avaient pas trop l'air très au courant et n'ayant pas suivi le manga de manière "éditoriale" (si j'ose dire) dans les années 2000. J'aurais préféré avoir des personnes connaissant leur sujet. Je reproche un peu le fait que les titres cités étaient largement ceux de Akata par la présence de Bruno Pham.


Dernière édition : Taliesin le 29/01/19 01:33; Edité 1 fois
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herbv
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Localisation : Yvelines

Message Posté le : 29/01/19 00:41    Sujet du message: Angoulême 2019 Répondre en citant

Pour illustrer un peu le compte-rendu de Taliesin, voici quelques photos concernant la première journée en avant première (cliquez sur les miniatures pour avoir les hotos en plus grand) :













Bien entendu, les meilleures photos sont réservées au compte-rendu officiel prévu courant février. Il n'y a pas de photos des dédicaces pour une raison de confidentialité (concernant les autographeurs comme les autographés).
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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Taliesin
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Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 29/01/19 01:11    Sujet du message: Angoulême 2019: (A Suivre): archives d'une revue Répondre en citant

Après une matinée pour le moins frustrante, j'ai eu un grand dilemme pour deux rencontres ayant lieu au Conservatoire... Les maîtres du manga: Taiyô Matsumoto par Gwenaël Jacquet (featuring Dominique Véret qui était invité au milieu de la conférence) ou (A suivre): archives d'une revue, plutôt orienté sur la bande dessinée française des années 80-90. Incompatibilité (c'était souvent le cas vendredi et samedi entre la fin de matinée et le début d'après-midi, trop frustrant!!!) car l'une commençait à 13h avec une durée de 1h30 et la seconde commençait à 14h pour la même durée. Finalement, c'était douloureux mais connaissant plutôt bien l'oeuvre de Taiyô Matsumoto, je préfère aller vers la bande dessinée française et surtout vers une revue qui m'inspire depuis que je lis Tardi. Une époque que je n'ai pas connue: je lisais encore Tom-Tom et Nana et ensuite uniquement du manga à l'époque de la revue. J'étais accompagnée par deux Mangaversiens portant le même prénom Sourire

Table ronde (A Suivre): archives d'une revue avec Sylvain Lesage et Gert Meesters (je n'ai pas le reste ;__; ils étaient bien 5 en tout je pense, des universitaires français et belges - comme la fameuse bande dessinée :p )

Je pensais voir une conférence plus généraliste, présentant la revue mythique (A suivre), pour des personnes sans culture dans mon genre... Déjà, il n'y a pas beaucoup de queue. Ensuite, le tiers de la salle Brassens (pas bien grande) est remplie! Sylvain Lesage faisant office de porte-parole, c'est lui qui introduit le thème. L'objectif de la table ronde était surtout de présenter un livre écrit par le collectif et vendu au Festival à Manga City (oui, moi aussi j'ai ri Mort de rire ) intitulé (A suivre): archives d'une revue culte. Tout d'abord est présenté l'objectif du livre, écrit par des universitaires non pas à partir des auteurs ou des éditeurs, mais à partir des archives de l'entreprise Casterman, archives ayant été conservées malgré le rachat de la maison par Gallimard en 2012. C'est donc un livre en plus de celui qui existe déjà: L'aventure (A suivre) 1978-1997 de Nicolas Finet, dans lequel s'expriment surtout les auteurs. Là, donc, pas de souvenirs, pas de mémoire humaine, mais des archives. Ce à quoi la démarche est expliquée car que sont les archives d'une entreprise? Des contrats, des bilans, des courriers, des comptes rendu. Bref, des choses pas très marrantes, en somme, mais dont on peut finalement tirer quelque chose!

Pourquoi c'est drôle de parler de (A Suivre) à Angoulême? (A Suivre) est le résultat du Festival car c'est là que les personnes se sont rassemblées en permettant le projet de se faire. Surtout, les palmarès passés nominent chaque année (ou récompensent) des titres venant de la revue.

Une conférence sérieuse qui revient d'abord sur la genèse de (A Suivre) par Casterman, et en quoi le magazine est vraiment très particulier dans son projet. (A suivre) est fondé en 1978 et connaîtra une vie jusqu'en 1997. Casterman en 1978 est une maison catho, plutôt de droite, conservatrice, assez ringardisée dans un environnement post-1968. C'est aussi l'essor d'une bande dessinée adulte, qui se détache de Pilote, avec des auteurs fondant des revues telles que L'écho des savanes ou Métal Hurlant, revues dans l'ère du temps post-68. C'est aussi une ère DIY, avec Futuropolis en 1974, qui dépoussière la bande dessinée en y mettant de l'avant-garde et du livre-objet, avec des talents que l'on sait comme un certain Tardi, passant du métier de libraire au métier d'éditeur. Casterman en 1978, c'est aussi une entreprise très dépendante de Tintin, et il se trouve que le titre se vend moins. Quant aux autres publications plutôt dans la veine catho et conservatrice, elles aussi sont en péril dans un climat post-68. La conclusion est donc qu'il faut renouveler le lectorat et c'est dans ce but que (A suivre) a été créé.

(A suivre) s'appuie surtout sur deux auteurs recrutés par Casterman: Jacques Tardi et Hugo Pratt. Jacques Tardi est aussi missionné pour faire une sorte de Tintin au féminin, qui donnera en fait Adèle Blanc-Sec (chose ratée selon les conférenciers, Adèle étant une sorte de Tintin ayant mal tourné Mort de rire ). Hugo Pratt, lui, fera du Corto Maltese avec ce départ (sur lequel l'identité de (A Suivre) va s'appuyer): La balade de la mer salée. Tardi et Forest créeront Ici Même. Anecdote amusante au passage, Hugo Pratt voulait surtout faire son histoire en couleurs (car le noir et blanc, c'était le fumetti, ce n'était donc pas classe O_O) mais c'est plutôt du côté de Casterman que le choix artistique a forcé sur le noir et blanc car ça rendait mieux (avis partagé!). Tardi et Pratt insistent auprès de Casterman pour créer une revue afin de recruter un nouveau lectorat: car à l'époque, c'est ainsi que l'on procède (comme les autres auteurs). Au début, Casterman est plutôt réticent à l'idée de la revue. Car Casterman a surtout un autre plan: la vente de livres! En cela, le projet de Casterman est un projet d'éditeur avant tout pour sa revue, là où les autres revues sont des projets d'auteur afin d'avoir une liberté de création.

La revue est lancée en 78 et les ventes ne sont pas à la hauteur de Casterman (environ 40 000 de tête). Les ventes ne seront jamais à la hauteur de l'éditeur, mais il voit bien qu'à l'arrivée, l'objectif est atteint: les livres se vendent en librairie. Le projet (A Suivre), c'est "l'irruption sauvage de la littérature dans la bande dessinée" (citation de Mougin). Une pagination ouverte (et non cloisonnée comme les albums). Quant au noir et blanc, l'identité visuelle est plus ou moins donnée par le titre de Pratt. (A suivre) ne découvre pas de talents: Pratt et Tardi sont déjà connus, et surtout, des artistes édités par Futuropolis vont rejoindre les rangs de la revue. Surtout, (A Suivre) a cette particularité d'être porté par un éditeur complètement mainstream avec des auteurs venant d'autre part. C'est simple, Casterman est un éditeur pro: les auteurs sont payés et surtout, ils signent des contrats, ce qui n'est pas toujours le cas partout! Dans le bilan, (A suivre) n'est pas une revue découvreuse de talents: c'est presque un geste de "récupération" (d'ailleurs, Schuiten et Peeters sont des transfuges de Métal Hurlant alors que pour beaucoup, ils sont associés à (A Suivre) pour Les cités obscures). Cela me rappelle donc les propos de JC Menu dans Plates-bandes (2005) qui incrimine également Casterman de récupération via sa collection �critures qui singe, d'après lui, le format de L'Association! (essai lu très récemment, tout se rejoint et surtout super timing pour ma lecture entre l'expo Futuropolis et cette conférence Très content )

A un moment, j'ai eu du mal à suivre car j'ai très très mal dormi (voire quasi pas) la nuit. Geert Meesters passe donc à la version néerlandaise de (A Suivre), Casterman ayant un marché dans les deux langues. L'aventure néerlandaise de (A Suivre) s'intitule Wordt Vervolgd et durera une dizaine de numéros (de mémoire), avec des histoires d'artistes francophones mais aussi des histoires d'artistes néerlandophones. Quand j'ai repris conscience, la conclusion de Meesters est la suivante: il n'y a jamais eu de traduction des histoires des artistes néerlandophones vers le français. Ces histoires sont restées uniquement en néerlandais, montrant des planches, notamment d'un artiste (oublié le nom) dont la ligne claire était très belle (et largement commercialisable en France).

Suite à cela est abordé donc le projet de Casterman, c'est-à-dire la vente de livres et surtout la cession de droits. L'exportation de (A suivre) vers d'autres pays a souvent été discutée: visiblement, cela intéressait des pays tels que la Yougoslavie ou encore le Chili et l'Uruguay. Quant aux �tats-Unis, il y avait ce lien d'amitié très fort entre Jacques Tardi et Art Spiegelman, mais l'exportation ne s'est pas fait. En revanche, l'identité (A Suivre) a plutôt déteint sur Heavy Metal, la version américaine de Métal Hurlant qui se démarque de plus en plus de la version française, avec des artistes locaux. Alors que pour les lecteurs français, les noms venant le plus souvent en tête pour qualifier le style de (A Suivre) sont Jacques Tardi, Peeters et Schuiten ou encore Pratt, les éditeurs des pays étrangers sont plutôt attirés par... François Boucq! Casterman abonne des éditeurs étrangers afin qu'ils reçoivent la revue. Mais voilà, le marché n'est pas le même à l'étranger. Les livres s'exportent quand même, avec une anecdote amusante sur Peeters et Schuiten (avec projection d'un courrier) avec une lettre de mécontentement envers l'édition (me souviens plus du pays) de La fièvre d'Urbicande qui serait comme l'édition italienne déjà très laide. Car voilà, Casterman n'est pas très regardant sur le contenu artistique mais signe des contrats et c'est tout.

En parlant de Spiegelman, autre anecdote amusant, cet auteur présenté par Jacques Tardi à Mougin, notamment son Maus, a été refusé. Mougin disait que l'histoire était très bien, mais "c'est un storyboard, cela mériterait d'être redessiné" Mort de rire . Autre auteur refusé chez (A Suivre), le maître de Munoz et Sampayo et collègue de Pratt: Alberto Breccia, sur Le CÅ?ur révélateur, pourtant adaptation d'une nouvelle de Poe, correspondant donc aux ambitions littéraires de (A Suivre) qui se voulait comme un Gallimard de la BD. David B était dans les pages de la revue et Mougin voulait en finir rapidement avec cet auteur. Péplum de Blutch a été prépublié mais tronqué, notamment les scènes silencieuses. JC Menu a été refusé également. Et ce beau monde ira vers L'Association, d'ailleurs.

Je pense avoir oublié pas mal de bouts. La conclusion étant que finalement, l'identification à Gallimard est bonne car comme dans la collection Blanche (les conférenciers parlent avec des pincettes), Casterman ne se comporte pas du tout en défricheurs et importe plutôt des noms qui ont fait leurs preuves ailleurs (la fameuse récup). Au contraire de Futuropolis qui avait sa collection en partenariat avec la collection Blanche de Gallimard (les deux se réclamant donc de Gallimard, l'un pour l'aspect "récup" l'autre pour l'aspect purement littéraire). Mais en même temps, Casterman permet à des auteurs de manger, notamment le cultissime Forest qui apparemment vendait peanuts (2000 ventes, les intervenants précisant qu'il s'agit des chiffres de l'époque, et qu'aujourd'hui, Cornélius aimerait vendre autant) mais qui continuait encore à sortir des livres chez Casterman. Auteur vu comme culte et emblématique de l'époque de la revue pour de nombreux lecteurs. Autre conclusion, c'est que Casterman a définitivement réussi à se construire un lectorat et surtout un nouveau fond autre que Tintin: Corto Maltese qui continue même aujourd'hui (reprise), Tardi qui se vend toujours très bien, et une belle image pour les lecteurs et lectrices de bandes dessinées notamment par la réputation excellente de la revue!

Autre anecdote marrante, les réunions des dirigeants de Casterman bien conservateurs venant avec des gants pour tenir les numéros de la revue car "je ne veux pas de ça chez moi", revue qui est reçue à domicile Mort de rire . Le contenu n'allait donc pas avec la maison et son image (mais il y a du chiffre...) surtout avec Manara Mort de rire (qui avait son expo: mais quelle cohérence cette édition Surpris !!!).

De mon côté, c'est un pan que je n'ai pas connu. Je connais très mal la bande dessinée française et j'ai beaucoup aimé cette rencontre, alors même qu'elle était très pointue. D'ailleurs, des personnes se sont barrées au milieu et seule une personne a réussi à poser des questions: le rédac-chef de la revue d'étude (pointue à mes yeux... et confidentielle en quelque sorte) Bananas. Je ne me souviens plus de la question (si Manuka se souvient... ou l'autre Manu!)
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 29/01/19 09:53    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour les compte-rendu Taliesin. J'ai l'impression que les deux intervenantes sur les shôjo étaient là pour les quotas, car sinon, cela aurait fait tâche de parler de manga pour filles sans présence féminine Mort de rire
_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 29/01/19 10:53    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Oui, Taliesin aurait eu bien plus de choses à dire et elle aurait dû etre intervenante.

J'ai enregistré la table ronde, mais il manque le début, j'ai eu un retard à l'allumage. J'ai enregistré celle sur la traduction, et sur celle sur Chen Uen, ainsi que les rencontres avec Mochizuki et T. Matsumoto.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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melvin
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Jan 2004
Localisation : Paris

Message Posté le : 29/01/19 11:57    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Taliesin pour ces longues retranscriptions !
Fausto qui anime une table ronde sur le shôjô, j'espère qu'il va finir par décrocher enfin des interviews auprès des auteures japonaises timides, terrorisées par ce gaijin barbu et tatoué. Mort de rire
Alala, quand on te cite I"S ou Love Hina comme premier shôjô lu, c'est toujours... un peu agaçant. Ce mélange complet dans la tête de la plupart des gens revient tout le temps. Mais que les intervenantes sur le sujet fasse ce mélange aussi cela prouve vraiment que la frontière entre les genres est souvent peu claire pour les lecteurs. Bruno est l'un des rares intervenants qui connait bien le sujet et sait le rendre intéressant. Le fait que le terme josei n'existe pas vraiment au Japon reste toujours pour moi surprenant, une aberration éditoriale. Pourquoi côté garçon distinguer le public jeune et celui mature, alors que côté fille on a un grand fourre-tout bordélique : le shôjô. Perso, je trouve cette catégorie utile et j'aime bien quand on précise à propos d'un titre qui arrive en France si c'est un josei car cela va attirer mon attention plus particulièrement au contraire des nombreux shôjôs lycéens du marché. Je veux connaitre les titres plus matures. Je ne sais pas trop dire ce que je pense des catégories éditoriales en fait, je navigue un peu dans tous les styles, sans trop d'a priori, et donc je ne vais pas me restreindre juste au shônen, seinen, shôjô par principe. Et en même temps, j'aime bien avoir cette information dans le catalogue des éditeurs lors de l'achat d'une nouvelle série, cela me permet d'avoir un critère de jugement supplémentaire, de savoir par expérience à quel contenu, personnages, narration, dessins, je peux m'attendre. Au final je cherche toujours un certain équilibre pour répartir mes achats / lectures dans les différents styles, avoir un panel de titres en cours assez diversifiés pour ne pas faire par exemple 5 shônens d'aventures ou 5 shôjôs lycéens en même temps.
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"Music is an indirect force for change, because it provides an anchor against human tragedy. In this sense, it works towards a reconcilied world." Tim Armstrong
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Saishû Heiki Kareshi
Mangaversien·ne


Inscrit le : 02 Déc 2002

Message Posté le : 29/01/19 13:01    Sujet du message: Répondre en citant

L'intégralité de la conférence sera prochainement sur Youtube, pour "L'instant Shôjo". J'espère la semaine prochaine.
Du reste, la parole me semble avoir été globalement bien repartie. Mais c'est dur à dire, quand on est dedans. J'ai la sensation que Taliesin a surtout repris mes propos, mais pas ceux des autres, d'où peut-être cette impression ?

Sinon, on a plus parlé de "généralités" que de titres en eux-mêmes, mais de mémoire, autre que les Akata, voici ce qui a été cité : Sailor Moon, Card Captor Sakura, Please Save My Earth, RG Veda, 7 seeds, Le Requiem du roi des roses, Les enfants de la baleine.

Et d'ailleurs, Ludivine et Art-of-K m'ont dit à la fin : "ah bah zut, au final, on n'a pas parlé des mangas Akata, alors que c'est les seuls shôjo qu'on arrive à lire�" Comme quoi�

La réalité, c'est que le sujet est tellement vaste que 1H, c'est bien insuffisant. Mais j'ai la sensation que c'était quand même pas trop mal, non ??
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