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[Moto HAGIO] Le cÅ?ur de Thomas, etc.
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 07/11/13 01:02    Sujet du message: Répondre en citant

herbv a écrit:


Alors, qui s'est précipité pour acheter le coffret ? Quelqu'un a déjà un avis ?

Pour ma part, les nouvelles que je préfère sont dans le tome De l'humain. Il s'agit incontestablement de "La Princesse Iguane" (que j'avais déjà lue dans l'anthologie de Fantagraphics), de "Pauvre maman" et du "Coquetier".

Celles que j'ai le moins apprécié sont "Le Pensionnat de novembre" (sans surprise puisque je n'ai pas aimé Le CÅ?ur de Thomas) et "Un Rêve ivre" (et ça, je le savais, je n'avais pas apprécié la version américaine).

En bonne cliente, je me suis ruée à la Fnac pour voir le bestiau IRL car je n'étais pas sûre de pouvoir l'acheter le soir. J'ai finalement réussi à me libérer et j'ai donc pu me jeter sur le coffret. Je commence par le volume intitulé "De l'humain", parce que c'est là où j'ai le plus d'inédits. Le coffret est à mon goût vraiment moche et austère, encore plus qu'un Pléiade Mort de rire . Pour le moment, je suis aux anges... Je croise vraiment les doigts pour voir d'autres oeuvres de Moto Hagio en France Sourire .

Aaaah La fille iguane, vraiment une histoire pleine d'émotions. J'aime beaucoup Le pensionnat de novembre (j'ai trouvé ce titre étrange d'ailleurs, ne serait-ce pas plutôt Le pensionnat en novembre?), une autre version du Coeur de Thomas, c'était la nouvelle que je craignais d'aimer le moins. Finalement, je suis toujours surprise avec Moto Hagio, alors que je déteste les bouclettes blondes et l'Europe fantasmée. Il faut croire que sa manière de raconter les histoires me plaît beaucoup...
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Lisez Descending Stories de Haruko Kumota, tout est dispo en 10 volumes en anglais Très content
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 07/11/13 14:25    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai fini ma lecture. C'était excellent.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 07/11/13 14:34    Sujet du message: Oui Répondre en citant

Certes, certes... Mais encore ? Sans demander une chronique fleuve comme celle que je suis en train de préparer (et je ne parle même pas de mon dossier pour du9), tu as bien deux ou trois mots à partager ici, non ? Sourire
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
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Manuka
Mangaversien·ne


Inscrit le : 26 Juin 2004
Localisation : dans le Tea tree !

Message Posté le : 07/11/13 14:41    Sujet du message: Re: Oui Répondre en citant

Tu n'as rien compris.
C'est Hagio Moto. Il fait une économie de mots pour augmenter les spéculations.



Flèche








Tu n'as pas encore attaqué De la rêverie, Taliesin ? J'attends ton verdict Sourire
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Emmène Lucy Hole dans un ciel de diamants. ©
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Key
Modérateur


Inscrit le : 06 Sept 2002

Message Posté le : 07/11/13 15:28    Sujet du message: Répondre en citant

La vache ! Herbv a dû adorer au point de poster une note sur Facebook ! https://www.facebook.com/editions.h?hc_location=timeline

Ca me fait toujours un choc quand je vois du mouvement dans la timeline FB des Editions H !
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Sheldon: Well, that's no reason to cry. One cries because one is sad. For example, I cry because others are stupid, and that makes me sad.
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 07/11/13 16:01    Sujet du message: Répondre en citant

Non, pas encore Manuka. J'ai juste lu une partie du volume "De l'humain", et j'avais beaucoup trop mal aux yeux hier soir Triste . Je ne vais pas pouvoir lire la suite avant vendredi soir, hélas. Mais pourquoi attends-tu mon avis? Dans le volume "De la rêverie", seuls Nous sommes 11! suite et Le petit flutiste de la forêt blanche sont inédits pour moi. Après avoir été habituée au format proposé par Fantagraphics, ça me fait bien bizarre de voir ce petit format ^^ .

Gemini, on veut ton avis par contre Sourire .
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yakutake83
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Inscrit le : 28 Mars 2006
Localisation : Saint Denis (93)

Message Posté le : 07/11/13 16:31    Sujet du message: Répondre en citant

Taliesin a écrit:
Le coffret est à mon goût vraiment moche et austère, encore plus qu'un Pléiade Mort de rire .


C'est ce qui me refroidit légèrement (fortement?)... Mais bon, il faut parfois faire fi du contenant pour s'intéresser davantage au contenu...
Pas sur de me précipiter pour l'achat (même si mon libraire m'a rappelé que je lui avais dit le vouloir à sa sortie... au final, il est de coté, et je verrai le 16 Novembre si je l'achète ou si j'attends Noël ^^

En attendant, il faut que je lise ENFIN Le coeur de Thomas, qui est dans ma bibliothèque depuis... euh... depuis quand déjà? ah oui, je l'ai acheté en Janvier -_-'
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 07/11/13 22:22    Sujet du message: Répondre en citant

Taliesin a écrit:
Gemini, on veut ton avis par contre Sourire .
Flemme de développer... Mais en tout cas, j'ai aimé. Sans doute plus De la Rêverie que l'autre, car il contenait plus d'inédits pour moi, et surtout car j'ai adoré les deux séries Nous sommes 11. Par contre, par rapport à toi, je trouve l'édition réussie ; ce côté sobre et classe convient parfaitement à lâ??Å?uvre, c'est soigné, même si j'ai été surpris au début par ce papier légèrement jauni.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 08/11/13 12:56    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Moi, par contre, j'ai voulu développer un peu mon premier avis Sourire


Petit à petit, Moto Hagio commence à trouver sa place dans le paysage du manga francophone. Après le très confidentiel Léokun disponible en microédition bilingue franco-japonaise lors de lâ??édition 2012 de Japan Expo et Le CÅ?ur de Thomas édité par Kazé Manga, soi-disant très attendu et passé totalement inaperçu lors de sa sortie en décembre 2012, câ??est au tour de Glénat Manga de proposer une anthologie regroupant neuf titres représentatifs de la longue carrière de lâ??auteure. Ce pari ambitieux va-t-il connaître la réussite ? Sâ??il faudra attendre quelques mois pour lâ??aspect commercial, il est dors et déjà possible de se faire une opinion sur le contenu.

Le premier contact peut être négatif, lâ??objet étant composé de deux livres dans un petit format réunis dans un coffret rigide au graphisme minimaliste en N&B mais cela est voulu et assumé par lâ??éditeur. Pourquoi pas mais quand on connaît les qualités dâ??illustratrice de Moto Hagio, il est peut-être dommage de devoir se contenter dâ??un design si épuré, même si les deux couvertures, lâ??une or et lâ??autre argent, ont un certain cachet. Heureusement, lâ??intérieur est de bon aloi, avec une impression tout à fait réussie, une fois quâ??on sâ??est habitué à un papier très crème.

Le choix des nouvelles est judicieux, même sâ??il se limite aux histoires publiées originellement chez Shôgakukan à une exception près. Moto Hagio ayant effectué lâ??essentiel de sa carrière dans les différents magazines de lâ??éditeur, cela nâ??est donc pas un souci. On couvre ainsi la première moitié de la carrière (la principale) de lâ??auteure. Tout au plus, une nouvelle récente complétant le tome « De lâ??humain » aurait été appréciée tant ce tome est excellent. Il faut aussi féliciter lâ??éditeur pour son travail éditorial en proposant un appareil critique présentant la mangaka (une bibliographie, deux témoignages et une courte présentation de chaque histoire, étrangement située à la fin de chaque nouvelle).


Les thèmes chers à lâ??auteure se retrouvent tous dans lâ??anthologie. La science-fiction est particulièrement mis en avant avec une de ses principale Å?uvre relevant du genre : « Nous sommes onze », récit pour lequel Moto Hagio a reçu le prix Shogakukan en 1976 (réalisant le doublé avec Le Clan de Poe, Keiko Takemiya rééditant lâ??exploit trois ans plus tard avec To Terra et Kaze to ki no uta). Effectivement, si on fait abstraction de lâ??environnement technologique et des tenues vestimentaires, « Nous sommes onze » est une bonne histoire qui a plutôt bien vieilli. La narration est rythmée, il y a du mystère et du suspens, lâ??auteure sâ??intéresse aux différents protagonistes en prenant le temps de les présenter et de leur donner un rôle, et enfi, il y a un début dâ??évocation des questions de genre avec le personnage de Flore qui donne un peu de profondeur au récit.

Malheureusement, il nâ??est pas possible dâ??être aussi enthousiaste avec « Est et Ouest, un lointain horizon â?? Nous sommes onze â?? suite ». La trame géopolitique qui sous-tend les différents événements et agissements ne tient pas réellement la route, il est difficile de se passionner pour les personnages secondaires, il y a quelques facilités scénaristiques plutôt malvenues. Il reste que le récit est plutôt enlevé, quâ??il possède un certain souffle épique et que le tout se laisse lire. Lâ??autre récit se rattachant à la science fiction, même sâ??il sâ??agit plus dâ??un décor quâ??autre chose, est « Un Rêve ivre ». Utilisant le thème de la réincarnation et du rêve, passerelle entre les mondes et les époques, lâ??histoire nâ??arrive jamais à intéresser. Le dessin de Moto Hagio y est plus anguleux, rappelant celui de A, Aâ?? (sorti en 1997 aux Ã?tats-Unis chez Viz) datant de la même époque, c'est-à-dire du début des années 1980.

Le fantastique est assez peu représenté dans lâ??anthologie. Pourtant, « Le Petit flutiste de la forêt blanche » est une vraie réussite. En faisant appel au thème de la mort, la mangaka réussi à nous émouvoir grâce à la grande sensibilité dont elle sait faire preuve. Il sâ??agit pourtant dâ??une de ses premières nouvelles, datant de 1971. Cela se sent tant lâ??environnement (lâ??Angleterre de la fin du dix-neuvième siècle) que les protagonistes (des enfants bien blonds comme il se doit à lâ??époque) sont représentatifs des shôjo des années 1960. Nul doute que les jeunes lectrices de lâ??époque ont du être touchées par cette histoire, même si la mode dans le manga au féminin à ce moment-là était aux drames.


Le volume intitulé « De lâ??humain » propose des histoires dâ??un tout autre genre : les relations humaines sont à chaque fois au cÅ?ur du récit, notamment les relations entre la mère et son enfant (et dans les familles japonaises par extension). « La princesse iguane » est la meilleure nouvelle de toute lâ??anthologie (elle est assez tardive, datant de 1992). Elle met en scène Rika que sa mère voit comme un iguane anthropomorphe, au point que Rika en est persuadée et se voir ainsi aussi, à la différence du reste de lâ??entourage de notre jeune héroïne. Lâ??arrivée dâ??une petite sÅ?ur ne va quâ??aggraver la situation tant elle doit subir les reproches de sa mère qui lui préfère la cadette et ne sâ??en cache pas. Heureusement dotée dâ??une grande intelligence, Rika va réussir à se construire et à pardonner au lieu dâ??être détruite par sa famille dysfonctionnelle (rejet de sa fille par la mère). La figure de lâ??iguane est une allégorie donnant espoir à toutes les filles en opposition à sa mère, ce qui fut le cas de Moto Hagio qui ne fut jamais ce que ses parents auraient voulu quâ??elle soit.

« Mon côté ange » nous narre la triste histoire de deux sÅ?urs siamoises et de leur difficile cohabitation, lâ??une étant très jolie mais mentalement arriérée, lâ??autre étant intelligente mais physiquement sous-développée. Là aussi, le thème de lâ??épanouissement des enfants ainsi que celui du pardon sert à délivrer un message dâ??espoir. On ne peut pas en dire autant de lâ??excellente nouvelle datant pourtant des débuts de lâ??auteure : « Pauvre maman ». Se passant là aussi dans une Europe intemporelle, on y découvre un jeune garçon lors de lâ??enterrement de sa mère, victime dâ??une chute mortelle. Lâ??arrivée dâ??un ancien amoureux de cette dernière va permettre de connaître la sordide vérité de ce drame.

« Le pensionnat de novembre » plaira aux personnes ayant apprécié Le CÅ?ur de Thomas, les autres auront peut-être du mal à entrer dans le récit des relations triangulaires dâ??Erik, dâ??Oscar et de Thomas. Véritable prototype du manga sorti chez Kazé Manga, cette histoire présente surtout un intérêt historique en préfigurant la vague des histoires à tendance shônen-ai qui connaitront un grand succès grâce à lâ??Å?uvre phare de ce sous-genre du shôjo : Kaze to ki no uta de Keiko Takemiya.

Lâ??anthologie se termine sur un excellent récit historique situé à Paris durant la Seconde guerre mondiale. Avec « Le coquetier », Moto Hagio a réalisé une fiction complexe mélangeant les thèmes de persécution des juifs par les nazis, la résistance et la collaboration, la survie en temps de guerre, la prostitution des jeunes garçons, à une histoire de meurtres et de vengeance. Très noire, sordide, cruelle, cette plutôt longue nouvelle (une centaine de pages réalisées en 1984) est passionnante de bout en bout. On ne peut sâ??empêcher de vibrer avec Louise qui cherche à échapper à un destin que lâ??on devine funeste. Magistral !
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yakutake83
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Inscrit le : 28 Mars 2006
Localisation : Saint Denis (93)

Message Posté le : 08/11/13 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin lu Le coeur de Thomas !!!
Un récit extrêmement poignant, très dur et très émouvant. J'ai lu le pavé intégralement hier soir, et j'avoue en être sorti assez retourné... Beaucoup de questions sont posées très tôt, et, une chose est sûre, elles obtiennent TOUTES leurs réponses! L'auteure n'oublie pas le moindre de ses personnages, c'est une très bonne chose. Le passé de Juli, la vie passée et future d'Eric, celle de Oscar (j'adore ce personnage), l'omniprésence de Thomas, la cleptomanie de Ludwig... tout est subtilement présenté, et rien n'est laissé de côté!

Coté graphismes, on sent bien la douceur des personnages, leurs moments de folie, la douleur aussi... Bref, plein d'émotions qui sont parfaitement retranscrites.


Moi qui hésitais à acheter l'anthologie qui vient de sortir, la lecture de ce monument du manga m'a convaincu de la prendre Exclamation Exclamation Exclamation (Et la critique de herbv a fini de me convaincre, alors que j'étais en train de prévisualiser mon post avant envoi Sourire )

Après, lorsque je lis "pionnière du boys love", je tique quand même moi aussi... on est dans du pur shonen-aï (c'est bien!!!), qui se distingue totalement du boys love tel qu'on nous le propose en France... je suis devenu de plus en plus sensible au shonen-aï, et moins au boys love, et je regrette que le premier soit si peu développé en France :/
En tous cas, même en ayant lu un seul ouvrage d'elle, je considère que Moto HAGIO est bien plus à mes yeux qu'une auteure de "boys love" : elle est une vraie artiste (là où certains auteurs, notamment ceux spécialisés dans le boys love, se cantonnent selon moi à un simple rôle "d'auteur de manga"... je sais pas si je suis clair dans ce propos ^^')!
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Cyril
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Localisation : Evry

Message Posté le : 08/11/13 17:37    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai acheté le volume aujourd'hui (le dernier à Manga-Toys : le volume y a eu un succès certain) mais je n'ai pas le temps de le lire pour l'instant. Avis probablement la semaine prochaine mais j'ai confiance.
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Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 09/11/13 12:51    Sujet du message: Répondre en citant

Réaction à chaud car je viens tout juste de terminer la lecture de l'anthologie. Mauvais timing de mon côté, après plusieurs jours où j'avais trop mal aux yeux pour en profiter, et parfois mal au crâne Mort de rire . J'ai donc commencé la lecture de l'anthologie par le volume De l'humain mercredi soir, pour achever aujourd'hui De la rêverie. J'ai donc procédé à l'inverse, étant donné que j'avais plus d'inédits en nombre d'histoires dans De l'humain. Je ne vous cacherais pas ma joie de lire enfin cette anthologie tant attendue, car le tout fut excellent. C'est, à mes yeux, la lecture de l'année, et c'est une honte que Journal du Japon ne cite même pas cette oeuvre dans les sorties de novembre. Surprise pour moi, alors que je pensais préférer le volume De la rêverie, il s'avère que j'ai trouvé De l'humain supérieur en qualité d'histoires.

Ce que je trouve frappant, dans De l'humain, c'est la justesse du titre. A ce niveau, Glénat a vraiment bien titré le volume, tant c'est vrai. On pouvait s'attendre, pour un volume plus centré sur l'humain et les émotions, ainsi que la vie réelle, de lire des histoires d'amour. Après tout, shôjo, bouclettes blondes, histoires d'amour... et en fait pas du tout. C'est ce qui frappe chez Moto Hagio, bien qu'elle en ait écrites (Marié, Ten Years Later dans l'anthologie de Matt Thorn, dans le genre mélo Mort de rire ou encore Angel Mimic, même si c'est plutôt le sujet de l'avortement en avant), parce que même quand il y a de l'amour entre un homme et une femme, le récit ne tourne pas qu'autour de ça. J'insiste sur ce fait car bien souvent dans le shôjo, on a une intrigue amoureuse, et on brode autour une histoire, comme prétexte. Alors que chez les nouvelles ici réunies de Moto Hagio, l'histoire prime avant tout, et bien d'autres sentiments passent avant le sentiment amoureux (entre homme et femme).

Dans La princesse iguane, la nouvelle ayant sans doute le plus d'importance pour Moto Hagio personnellement, il est abordé la grande difficulté entre mère et fille. Cela n'est peut-être pas aussi fort pour toutes, mais Moto Hagio, dans une interview donnée par Matt Thorn, confiait ses difficultés avec sa mère qui n'a jamais accepté son penchant pour les manga. La princesse iguane, d'une manière plutôt simple, aborde donc le fait qu'une mère puisse ne pas aimer sa fille. L'amour difficile voire impossible, alors que cette femme est mère. L'instinct maternel tant attribué aux femmes est donc ici contrebalancé. Il est possible de ne pas apprécier son propre enfant, tout le monde n'accueille pas le nouveau-né à bras ouvert, avec le sourire. C'est aussi là la figure de l'iguane, être complètement différent de soi. Cette histoire est particulièrement émouvante sur la fin, et j'aime aussi que les deux soeurs ne soient pas en constant conflit au final. ALors qu'on pouvait penser à un truc manicchéen, ce n'est pas le cas car on voit que la petite soeur prend de la maturité petit à petit. On pouvait penser qu'elle resterait une sorte de "méchante". L'histoire est donc très humaine, et même l'amour qui naît ne se fait pas avec une sorte d'ultime beau gosse, mais un homme ordinaire et bon.

Mon côté ange est une histoire très étrange, et même sombre, surtout sur la fin. Alors qu'encore une fois, on part avec un schéma "personne ne m'aime et tout le monde préfère ma soeur", la fin ne va pas dans ce sens. La frontière entre amour et haine est le thème de l'histoire, mais cela va aussi au-delà, avec une sorte d'identité perdue, de confusion même. C'est la fin qui enrichit le récit, je la trouve particulièrement réussie.

Le pensionnat de novembre est le pilote du Coeur de Thomas. Quand on a lu l'oeuvre phare de Moto Hagio, il est drôle de revoir tous ces personnages, avec des relations légèrement différentes. Evidemment, ce n'est pas aussi poignant que Le coeur de Thomas, mais l'histoire reste très intéressante et torturée. J'aime bien voir les deux sosies vivants, alors que Thomas mourait dés le début du Coeur de Thomas. Encore une fois, on a là le délire des bouclettes blondes, de l'Europe et de secrets enfouis. Décidément, la famille n'est pas un lieu d'épanouissement chez Moto Hagio.

Pauvre maman se déroule aussi dans un Occident fantasmé. Mais le tout n'est qu'un décor, et les personnages sont toujours suffisamment intéressants chez Moto Hagio pour faire fi de ces bouclettes blondes. Là, une mère vient de mourir, un ancien prétendant venant discuter avec l'orphelin resté tout seul. Les enfants ne vivent pas une vie pleine de joie chez Hagio, et encore une fois, on a là une relation mère-fils très complexe, avec un amour bel et bien présent. Le tout est noir, même si je me doutais de cette fin. L'intrigue est extrêmement bien menée ceci dit, j'adore le rythme des histoires de Hagio, lent, mais avec une ambiance qui s'installe. Et les grands yeux gentils des personnages sont tellement trompeurs...

Le coquetier est clairement LA surprise du recueil. Pour tout dire, en voyant dans le synopsis des mots comme "France", "Seconde guerre mondiale", "Danseuse de cabaret", "résistance", j'avais juste de mauvaises pensées. J'ai lu le volume 1 d'une série culte de Moto Hagio Mesh, qui se passe aussi à Paris dans les années 70 (je dirais). Le tout était tellement kitsch que je me suis dit "non". Et en fait, "si". Le coquetier est bel et bien dans une ambiance sombre, très noire même, de Seconde Guerre Mondiale. Les personnages sont encore une fois, comme le nom du recueil, extrêmement humains. L'espoir est là en eux, mais le récit ne donne pas tant d'espoir. Le rendu du quotidien lors de la guerre est donc bien rendu. Au milieu de tout cela, il y a une intrigue très bien ficelée, et encore une fois, une relation traumatisante avec une maman. Décidément... la famille Mort de rire . La prostitution, et l'homosexualité est quelque chose de bien présent, et le jeune garçon m'a fait penser à Ash de Banana Fish par cet aspect-là (car niveau caractère, ce n'est pas le cas). Il y a un grand désir de liberté qui souffle dans l'atmosphère si difficile de cette histoire, et ce vent de liberté est aussi au coeur d'histoires comme Le coeur de Thomas ou Nous sommes onze. Le coquetier est sûrement l'histoire que j'ai préférée dans le recueil, et cela vient un peu du fait que Mon côté ange et La princesse Iguane ne sont pas des inédits pour moi.

De l'humain est donc un titre qui sied. Car tous les sentiments y sont dans ces histoires. Ce recueil dépasse largement le cadre de catégories éditoriales "shôjo" ou "shônen", rien de tout cela tant les histoires sont universelles. Seul le dessin de Moto Hagio, et parfois son goût pour les beaux garçons (et encore, c'est peu dans cette anthologie) peuvent orienter vers le shôjo. Mais on dépasse tout cela, les histoires peuvent être lues par tous et toutes et c'est même plus que vivement conseillé, et même quelque soit l'âge. C'est sûrement en cela qu'on peut reconnaître une grande mangaka. Malgré la révolution opérée, je suis un peu triste (après, je connais surtout ce qui sort ici en France) de voir que les oeuvres shôjo les plus lues aujourd'hui semblent être des comédies scolaires romantiques. Quand on voit le succès d'une Moto Hagio bien plus tôt, avec des histoires rassemblant tellement de richessse, de thèmes, d'émotion, c'est attristant Triste .

Bon... la flemme d'écrire sur l'autre volume. C'est donc une réaction à chaud non structurée... Au niveau de l'édition, je regrette toujours l'austérité du coffret, mais j'adore le format ainsi que le papier jaune, mat et épais Sourire .

@yakutate: allez, on s'offre ou on se fait offrir l'anthologie pour les fêtes Sourire !!!! Je suis heureuse que ENFIN tu aies lu Le coeur de Thomas! C'est clairement un manga qui dépasse le boys love et je suis encore furieuse contre Kazé ...

@cyril: Trop contente!!!! Je suis allée l'acheter chez Komikku dés mercredi soir, et j'ai eu raison. J'espère que l'anthologie va bien marcher pour Glénat, j'ai trop envie de lire d'autres Moto Hagio chez eux.

Sinon, les projets de l'éditeur polonais JP Fantastica pour Moto Hagio... Nous sommes onze, avec sa suite, est prévu en mi-novembre. Le Clan Poe est sorti. Mais sont aussi prévus Mesh, Star Red, Le coeur de Thomas et le recueil incluant Mon côté ange.
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 09/11/13 13:25    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
c'est une honte que Journal du Japon ne cite même pas cette oeuvre dans les sorties de novembre
En même temps, tu t'attendais à quoi de leur part ? ^^'
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Taliesin
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Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 09/11/13 13:32    Sujet du message: Répondre en citant

Pas à grand chose. Mais peut-être au moins Moto Hagio, une ligne. Et non. Je les ai estimés plus que je ne pensais, donc. Un truc qui s'appelle quand même "journal du Japon" devrait explorer un peu plus à mes yeux Triste surtout quand on voit la sélection, pas grand chose sortant de l'ordinaire ou incitant à un peu de curiosité. Dommage.
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sushikouli
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Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 09/11/13 17:59    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous trouves tous les deux durs avec Journal du Japon. Parce que franchement, leur sélection de novembre n'a rien de honteuse : Punpun, Zéro pour l'éternité, Ane no Kekkon, Cesare, Nobles paysans... ça va, hein... sur 208 sorties... Excusez-les de ne pas parler du seul titre qui fait sursauter le forum mangaverse après des mois d'inertie. Et si ces titres là ne sortent pas de l'ordinaire à vos yeux, je vous laisse avec les mangas annoncés cette semaine par Kana ou doki-doki... là, ça vend du rêve ! (ou pas !)
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.
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