Petites chroniques BD's (2)

[Taliesin]

J'aime beaucoup les couleurs dans Brüsel aussi, mais comme toi, je suis vraiment très fan du noir et blanc de Schuitten .

De mon côté, j'emprunte la plupart des bandes dessinées franco-belge en bibliothèque (car je privilégie vraiment les manga). A l'achat, je pense que La route d'Armilia m'aurait aussi beaucoup refroidie!

Je n'ai pas encore lu tous les albums, et je ne sais pas donc encore quelles villes les auteurs réservent ^_^ . Je tente L'ombre d'un homme à un prochain passage en bibliothèque.



J'avais oublié d'en parler, mais je vais quand même le faire ici. Je découvre enfin (de nouveau... parce que j'ai fait une tentative il y a quelques années) Valérian et Laureline, grâce à l'édition intégrale. J'y vais doucement et j'ai donc lu le tome 1, qui contient 3 albums: Les mauvais rêves, La Cité des eaux mouvantes et L'empire des mille planètes, tout cela agrémenté d'un texte en introduction où on trouve notamment les fameuses ressemblances entre les dessins de Mézières et Star Wars.


Les mauvais rêves est réellement la première aventure de Valérian, mais pas le premier album paru (il est noté 0). C'est là que Valérian rencontre Laureline, alors que Xombul a remonté le temps pour devenir maître du monde (comme Minus et Cortex?) au Moyen-�ge pour s'approprier des pouvoirs magiques.

Clairement une histoire où le duo débute, et ça se voit. Les dessins et la narration ont vieilli, et l'histoire est quelque peu naïve, rappelant un peu le côté "ennemi de l'épisode".


Dans cet album, Valérian est accompagné de Laureline, également devenu avent spatio-temporel et assistante de ce dernier. Les deux remontent le temps pour aller se rendre dans un New-York de 1986 après un cataclysme. New-York est alors sous les eaux et les rares humains s'organisent comme ils peuvent.

Une histoire ambitieuse de SF, et moins naïve que précédemment! Les auteurs commencent à prendre leur marques. Le scénario est très travaillé, un peu complexe, et très immersif. Les dessins font clairement un bond, et la coloration également. L'ambiance est très réussie dans ce New-York post-apocalyptique (l'album a été écrit en 1968). Pour info, dans cette intégrale, on retrouve la version d'origine publiée dans Pilote en 56 pages et non la version album en 44 pages, d'où cette impression que la lecture fut peut-être plus longue.


Valérian et Laureline se retrouvent sur la planète Syrte-la-magnifique qui fait partie de l'Empire des mille planètes, et est aussi sa capitale. Leur mission est de savoir si cette planète représente ou non un danger pour la Terre.

Enfin du dépaysement et enfin du space opera !!! Alors là, je suis complètement ravie, déjà par le dépaysement, l'univers, les dessins, la narration et le rythme. L'album se lit très facilement au final, et l'histoire est intéressante. L'action est présente et le rythme très bien géré. J'aime beaucoup les dessins des différentes créatures et peuples. Comme dit dans l'intro du volume, on a là le décollage de la série. On voit là que Mézières s'amuse beaucoup à déguiser Laureline avec toutes sortes de costumes!

Hâte d'en lire d'autres (le volume 2 était emprunté lors de mon dernier passage en bibliothèque!).
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[herbv]

Pour ma part, j'ai découvert la série Valérian et Laureline (ex "Valérian, agent spatio-temporel" quand Laureline a pris la place du personnage principal) vers le milieu des années 1980. Je suis censé avoir toute la collection mais je m'aperçois qu'il me manque des tomes. Je me demande bien où ils ont pu passer... C'est bête car je me dis que je relirai bien une fois de plus l'ensemble de la série.

Profite bien des premiers tomes, disons les dix-douze premiers, car ensuite, la série s'enfonce doucement, très doucement, mais inéluctablement, vers ce qui aurait pu être de la médiocrité si le dessin de Mézière n'avait pas été aussi appréciable tout du long.
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Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[Sever]

j'ai de trés bon souvenirs des 8 premiers tomes de Valerian ( cf cette liste), pourtant la lecture est ancienne...
aprés les intrigues devenaient moins plaisantes trop tarabiscotées et j'ai laissé tomber...
la série fait quand même 22 tomes au final.

[Franswa]

Tiens, j'ai aussi découvert Valérian à travers l'intégrale en 7 tomes de Dargaud !
Et un peu comme Herbv, j'avoue aussi que c'est surtout la première moitié de l'oeuvre qui rend la série incontournable (les 13 premiers tomes, soit les 4 premiers tomes de l'intégrale). Pour la suite, la série baisse petit à petit en qualité pour atteindre le fond du fond sur des tomes comme l'Orphelin des astres. Dieu merci, la série reprend un peu du poil de la bête avec le dernier arc (les 3 derniers tomes) qui, j'ai trouvé, offrent une conclusion de qualité à la saga.

Pour les 3 premières histoires que comporte le tome 1 de l'intégrale, je trouve la première parfaitement anecdotique. La seconde se cherche encore un peu mais on sent que le ton est là et que la série est lancée. L'ambiance de ce New-York post-apo m'avait beaucoup plu.
Par contre, le vrai (premier) choc m'est venu avec l'Empire des milles planètes qui met vraiment la série sur les rails qu'elle suivra durant sa première moitié : des découvertes de civilisation et de peuples, du space-opéra, une intrigue solide, etc. Et quelle fin ! Elle a du marquer plus d'un jeune lecteur de Pilote en 1970 !!

Pour la suite de la série, jusqu'au tome 13, c'est du tout bon avec entre autres de sacrées perles comme les Oiseaux du Maître, l'Ambassadeur des Ombres et puis évidemment le dyptique Chatelet/Brooklyn !

[Marie]

[Taliesin]

Je suis peinée de ne pouvoir lire la seconde intégrale de Valérian et Laureline car je la manque depuis 2 mois en bibliothèque!!! Rendez-le bon sang (bibliothèque Andrée Chedid )

J'ai quand même pu lire les fins de 2 séries que j'ai suivies: Aâma et Blast. Je ne suis pas inspirée mais je me lance!!!



C'est donc la fin d'Aâma, série de SF géniale de Frederik Peeters avec un quatrième album intitulé Tu seras merveilleuse ma fille. Avec une couverture qui ne me fait juste pas envie du tout. Et que dire? Déjà, comme je l'emprunte, je n'ai pas beaucoup de souvenirs du volume précédent. Mais surtout, je n'ai pas du tout accroché. Ca passe peut-être mieux en lisant la série en totalité? Je trouve que ça va beaucoup trop vite, et on passe notre temps à suivre Verloc sautiller d'un endroit à l'autre, avec son aâma. De plus, je dois dire que je n'ai pas saisi grand chose de cet album. Je termine donc cette série avec une note de déception, alors que j'avais plus qu'adoré les 2 premiers opus (et un le 3ème était un poil plus mystique, mais je l'aimais beaucoup aussi). J'ai ceci dit toujours une pointe de regret de ne pas avoir acheté cette série!


Autre série en 4 gros volumes, Blast de Manu Larcenet. Ce dernier volume s'intitule Pourvu que les bouddhistes se trompent. On retrouve donc notre Mancini dans son interrogatoire. Comme à chaque volume, j'ai la flemme de le lire, puis dés que c'est parti, ça se termine très vite. Il faut dire que l'histoire est passionnante et la narration de Larcenet est plus qu'efficace. Mais je n'ai jamais parlé de cette série ici, parce que je trouve dur d'en parler. l'histoire est passionnante mais il est difficile de dire pourquoi! On entre dans la tête d'un type un peu pas net, et il déballe tout sur sa vie, ses rencontres, ses errances, le personnage principal est juste dégoûtant (son physique ingrat et ... gras), l'ambiance lourde et très glauque, très chargée. C'est une lecture difficile et pourtant, ça avance tout seul! Et ce volume est particulièrement chargé en noirceur humaine. Mais c'est une expérience assez unique à tenter. Une série réussie de bout en bout. C'est différent, mais ça m'a donné envie de lire Le combat ordinaire! Et je ne veux plus entendre le prénom Jacky!!!

Sinon, des gens qui ont lu La gigantesque barbe du mal?
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[Franswa]

J'attendais la sortie d'un futur tome intégral pour me lancer dans Aâma mais ton retour ainsi que les autres lus ça et là sur le net vis à vis du dernier tome me refroidissent un peu.
Pourtant je suis un grand fan de Lupus, sa précédente série aux accents SF.

En franco-belge, je me suis procuré il y a 1 mois Les eaux de Mortelune (l'intégrale du premier cycle) mais je n'ai pas encore débuté la lecture.

[Taliesin]

@Franswa: c'est peut-être moi qui ne comprends rien à Aâma... Il faudrait peut-être tout relire dans sa totalité sinon.

Je continue enfin ma découverte de Valérian et Laureline dans son édition en intégrales, et j'ai dû attendre presque 2 mois pour obtenir le volume 2 en bibliothèque. J'étais maudite car chaque fois qu'il était libre, je ne pouvais pas le prendre, et quand j'étais enfin libre, il n'y était plus! Pour la peine, j'ai même emprunté le volume 3 .

Le volume 2 comprend encore une fois 3 albums de la série et je peux dire que j'ai trouvé les 3 histoires proposées tout simplement excellentes. Je suis donc conquise et aussi ravie que lors de ma lecture de L'empire des mille planètes, avec ce qu'il faut d'aventure, dépaysement, dessins très inspirés et créatures bizarres. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne pensais pas trouver autant d'évasion dans de la franco-belge. Il faut croire que ce côté explorateur qu'on retrouve dans certains anime plus anciens est aussi applicable dans la franco-belge... Hâte de lire la suite . Parfois, je me demande si je ne vais pas m'offrir mes intégrales préférées un jour... En tout cas, je me rends compte que les albums de la série sont très denses et je passe donc beaucoup de temps dessus!


Dans Le pays sans étoiles, on retrouve Valérian et Laureline sur une planète en creux qui fonce tout droit vers d'autres planètes. La cause de tout cela étant une guerre entre un pays de femmes et un pays d'hommes, avec un peuple neutre qui fabrique des armes pour les deux camps. Les auteurs font preuve d'imagination avec cette histoire de planète en creux. Le côté guerre de sexes doit sûrement s'inspirer des années 70. Message écologique fort dans une planète qui se détruit à cause de la guerre.


Bienvenue sur Aflolol est une histoire anticolonialiste sur fond d'humour! Car le peuple d'Aflolol est plein de bonhomie et les incompréhensions entre Terriens et ce peuple sympathique pas habitué à travailler font décalage. On voit une Laureline très affirmée dans ce volume et un Valérian qui fait un peu ce qu'il peut. Une très belle BD avec le Goumoun dont je deviens pas mal fan .


Les oiseaux du Maître commence de manière plus sombre, avec Valérian et Laureline prisonniers d'une planète sur laquelle règne un maître avec des oiseaux de mauvais augure. L'ambiance est sérieuse avec des personnages contrôlés par la peur. Un vrai message de révolution, de solidarité et de liberté flotte sur cet album. Il y a quand même de l'humour avec deux trublions aux discussions assez décalées . Un superbe album



J'ai découvert La tendresse des pierres de Marion Fayolle lorsque j'ai été me faire dédicacer Frances par Johanna Hellgren. Marion Fayolle était sa voisine et son dessin m'a intriguée, bien que je n'ai rien acheté (Frances était, je me souviens, déjà bien de trop ce mois-là). Plus d'un an après, je finis par l'emprunter à la bibliothèque. Je ne saurais dire grand chose de très convainquant sur cet album et c'est bien dommage pour lui. Mais on a là un récit vraiment unique et original sur une famille dont le père est atteint de cancer. Le tout est très imagé et donc jamais triste, le discours n'est pas à lâ??apitoiement et l'ambiance jamais déprimante alors que Fayolle s'attaque à un sujet grandement difficile (et autobiographique de ce que j'ai compris). Le ton est souvent décalé et extrêmement imagé (on parle de retirer le nez du père, par exemple, ou d'hommes en blanc qui envahissent la maison, au lieu de parler de l'hôpital et des médecins). Le style graphique est tout aussi étonnant, avec les personnages souvent de profil et souvent figé. On a là pas une BD mais plutôt un album illustré pour adultes. Vraiment à lire, et une grande découverte !!!!


Punk Rock & Mobile Homes de Derf Backderf ne me faisait pas plus envie à cause de son titre: je ne suis ni punk ni rock!!! Mais souvent, je croisais chez Aaapoum Baapoum l'album Mon ami Dahmler qui avait l'air bien intriguant. Par un concours de circonstance, je me suis retrouvée avec Punk Rock & Mobile Homes en cadeau (merci au bienfaiteur ) et je l'ai donc lu avant un passage en bibliothèque (je prévoyais d'essayer Mon ami Dahmler). Punk Rock & Mobile Homes raconte les années de lycée d'un mec à la personnalité assez trempée qui parle de lui à la troisième personne et s'appelle lui-même "Le Baron" tout en citant pour tout et n'importe quoi un certain Tolkien. L'histoire se centre sur sa découverte du punk qui fait irruption dans son quotidien assez pauvre alors qu'il habite une ville de banlieue économiquement sinistrée à la fin des années 70. On est vite séduit par le Baron et sa personnalité vraiment étonnante, et je dois dire que le tout est agrémenté de répliques cultes avec un humour parfois un peu crade qui n'est pas là pour me déplaire (les pets ). Le dessin particulier voire laid peut repousser mais va vraiment de paire avec cet album. Je suis un peu triste de ne pas suivre un peu plus le Baron, tant je m'y suis attachée. Bon, techniquement, ça aurait dû être dans le topic comics je sais!!!


Après La ronde qui fut un de mes gros coups de coeurs de 2013, Birgit Weyhe revient avec Une kermesse au paradis toujours chez Cambourakis. Alors que j'ai offert cet ouvrage, il m'a été prêté alors que je voulais au départ me l'acheter aussi mais je n'ai pas su résister... Là, Birgit Weyhe remonte les racines de son arbre généalogique pour nous proposer les portraits de plusieurs aïeuls: sa grand-mère maternelle, sa grand-mère paternelle, le compagnon de celle-ci et le frère du dernier (le grand-oncle paternel). C'est donc une plongée dans plusieurs destins (surtout de femmes) dans l'Allemagne du XXème siècle, et plus particulièrement la seconde guerre mondiale et ses chamboulements humains. C'est passionnant et le dessin de Weyhe est toujours aussi travaillé et enchanteur. J'ai tout de même une préférence pour La ronde, peut-être l'effet surprise, mais peut-être aussi parce que je trouve les portraits plus courts de La ronde étaient plus efficaces, avec en plus le fil rouge du médaillon. Quoiqu'il arrive, Birgit Weyhe est vraiment une auteure à découvrir . Et décidément, Cambourakis m'intrigue avec La gigantesque barbe du mal...


Je me suis jetée sur ce tome de Capricorne intitulé Zarkan et je n'aurais pas dû... Il est fort recommandé de relire tous les albums dans cette série . En tout cas, je dois dire que l'ambiance des séries d'Andreas (et son dessin) me transporte toujours autant! Un cadeau de Noël que j'aurais dû lire bien plus tard. Je n'ai pas acheté le tome 17 de Arq pour cette raison: je préfère le lire avec le dernier (en 2015?).
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[Taliesin]

Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec est une série de Tardi qui a toujours traîné dans un coin de ma tête. J'ai lu le premier opus il y a 10 ans, et je n'ai jamais eu l'occasion de continuer la série, vu que je l'empruntais en bibliothèque. Puis récemment, j'ai eu envie de lire du Tardi. J'ai aussi emprunté le volume 1 de Nestor Burma, son adaptation des romans de Léo Malet. En fait, avant ça, je ne connaissais pas du tout le personnage à part une série télé de France Télévisions.


Un ptérodactyle plane dans le ciel de Paris. A Lyon, un uluberlu du nom de Boutardieu. Dans la banlieue, une Edith Rabatjoie s'apprête à venir à Paris pour photographier le ptérodactyle, remporter le prix proposé par un quotidien et rembourser les dettes familiales. Puis il y a Léonce Caponi qui tente de résoudre tout ce merdier...

Il faut dire que j'ai été séduite par cet album et les dessins de Tardi, en premier lieu son Paris de 1911. Le charme rétro est présent et l'intrigue très travaillée et pleine de rebondissements. Si au début ça paraît tout simple, petit à petit, les personnages s'accumulent pour que tout le monde se rejoigne au Jardin des plantes avec des révélations en veux-tu en voilà! En tout cas, j'ai dû relire certains moments pour me remémorer un peu qui est qui et pourquoi . Quant à la fin, elle amène clairement une suite!


Adèle est montée dans un taxi en compagnie d'un certain Flageolet qui est détective et enquête sur une affaire en rapport avec le meurtre du banquier Mignonneau. Il recherche un objet de valeur qui aurait été dérobé et faisant partie du butin de Ripol. Quant à Adèle, elle considère qu'elle a été roulée dans la farine et qu'on s'est moquée d'elle au tome précédent. Mais dans Paris, il se passe plein de choses dont un monstre vénéré et un meurtre en pleine représentation dans une pièce de théâtre (médiocre, selon Adèle).

Cet opus est toujours très réussi, mais a un poil moins de charme que l'intrigue précédente et son ptérodactyle. Là encore, le mystère reste entier et les rebondissements sont bien là. Léonce Caponi confirme son rôle de personnage comique qui résout certes les affaires, tout en étant un peu perdu dans les événements. Il me rappelle une personne de mon entourage professionnel . Il y a clairement un côté très Tintin dans les poursuites et les personnages qui se font kidnapper. En tout cas, j'ai très envie de lire la suite. Le charme rétro... le dessin de Tardi... Le Paris d'avant .


Nestor Burma, détective privé, est contacté par la police. Abel Benoît vient de mourir, et il disait connaître Nestor. Dans sa lettre, il lui demande d'empêcher des copains de mourir. IL s'agit en fait d'une affaire qui va amener Nestor dans son passé des années 30, au temps où il était jeune et anarchiste fréquentant le foyer végétalien dans le 13ème arrondissement. Un sale endroit, mais où il va devoir enquêter.

Noir, c'est noir, il n'y a plus d'espoir... OK je sors. Mais c'est un peu l'ambiance de cet album de Nestor Burma. Le tout se passe évidemment à Paris dans les années 50 après la Seconde Guerre Mondiale. On peut y voir des tags du FLN, l'actu très tournée vers l'Algérie. De mon côté, j'ai découvert la ligne 5 de l'époque . Tardi est toujours aussi génial pour dessiner Paris. On est dans un récit de polar noir, avec un détective privé, une ambiance désespérée et des personnages au bord de la dépression. L'affaire est plutôt bien menée, mais la narration moins envolée que dans un Adèle Blanc-Sec, le public étant, je suppose, moins mainstream pour le coup. En tout cas, j'ai trouvé cet album très réussi et j'ai très envie de poursuivre la découverte .


David B. ou Pierre-François dans le récit, raconte son enfance difficile avec un frère atteint d'épilepsie. Les parents désespérés par la médecine traditionnelle se tournent vers des méthodes plus new age de la fin des années 60, avec divers gourous et techniques plus ou moins efficaces. Le tout est agrémenté de la vie quotidienne, des relations entre les membres de la famille, d'extraits de vie remontant aux arrières-grands-parents mais surtout de cauchemars, d'influences livresques, et aussi l'imagination très sombre de David B, donnant l'auteur qu'il est aujourd'hui.

Un peu comme Adèle Blanc-Sec, j'ai longtemps lu le volume 1 de cette histoire. J'ai profité de l'intégrale disponible en bibliothèque pour lire le tout. Et que dire... c'est un récit passionnant, prenant, qu'on n'a plus envie de lâcher. Mais surtout, la narration est très originale, il n'y a pas de fluidité mais beaucoup d'allers retours, ce qui peut perdre le lecteur, mais brise vraiment la monotonie de l'autobiographie habituelle. Mais surtout, on assiste à toutes les influences de David B, donnant l'auteur qu'il est aujourd'hui, expliquant aussi des albums tels que Le cheval blême ou Le tengu carré. La lecture est parfois difficile et désespérante quand on voit Jean-Christophe, le frère épileptique, s'enfoncer dans la maladie. Les conséquences sont désastreuses sur la fratrie: David B et Florence, la petite soeur, se sentant délaissés et développant chacun et chacune leurs propres angoisses. Le dessin, la mise en page de David B est pleine d'inventivité. Je m'arrête là car j'ai du mal à rendre hommage à ce récit, mais c'est culte.

[EDIT] J'ai continué Valérian et Laureline avec le volume 3 de l'intégrale, je reviendrai peut-être dessus... mais ça fait un petit moment que je l'ai lu finalement . Je n'arrive pas à emprunter le suivant >_< !
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[Taliesin]

Allez, je continue malgré tout



Le troisième tome de l'édition intégrale de Valérian et Laureline rassemble trois volumes: L'ambassadeur de l'ombre, Les terres truquées et Les Héros de l'équinoxe. Encore une fois, les albums proposés dans ce recueil sont tout simplement excellents. Dans L'ambassadeur de l'ombre, Laureline est mise en avant et se décarcasse pour retrouver Valérian et aider l'ambassadeur. Le côté ethnocentré de l'ambassadeur est d'ailleurs mis en exergue, faisant miroir à la condescendance des pays dits développés. Enfin, Mézières s'amuse beaucoup à dessiner de nombreux peuples, et la petite créature qui accompagne Laureline. On y voit des espèces de "Alf" ailés qui apparemment deviendront récurrents plus tard. Dans Les terres truqués, Valérian est en mission à plein d'époques et remonte l'histoire petit à petit, mais meurt à chaque fois. Pendant la moitié de l'album, on est perdu car on ne comprend pas trop bien pourquoi. L'histoire est très originale et le scénario bien fichu. L'humour est bel et bien présent, "c'est nous les boches" . Enfin, Les héros de l'équinoxe est l'occasion de rendre un hommage aux super héros, et (j'ai l'impression) beaucoup à Kirby. Graphiquement, c'est superbe, en l'occurrence les planches avec ses cases en bande horizontales où on suit chacun des champions instantanément. Il y a aussi cette double page dans laquelle Valérian tombe, il est d'ailleurs souvent ridicule dans cette aventure . Ces trois albums continuent à me régaler, et ce depuis L'empire des milles planètes. J'ai hâte de lire le suivant avec le diptyque du métro .




Je continue à lire Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec avec les tomes 3, 4, 5. Et j'en conclus que je suis devenue accroc, déjà à cet univers, mais aussi et surtout au trait de Tardi en général. C'est simple, j'ai très envie de lire ses autres bandes dessinées! Dans Le savant fou, les savants du Jardin des Plantes convient Adèle pour réitérer l'expérience du ptérodactyle sur un homme préhistorique. Dans Momies en folies, Tardi s'amuse avec un élément de décor de l'appartement d'Adèle et en même temps, quelqu'un cherche clairement à la supprimer. Là, l'album se termine avec le mot "Fin" au lieu d'un appel à une suite, comme cela s'est toujours fait jusqu'à présent. Et pour cause, Tardi fait même mourir son héroïne! Ce qui surprend donc, quand on sait qu'il y a encore 5 albums à suivre. D'ailleurs, les cadavres sont nombreux à la fin de Momies en folies, et on se rend compte d'un Tardiverse, vu que 4 personnages d'une oeuvre plus ancienne, Le démon des glaces, interviennent. Au passage, j'ai très envie de lire cette oeuvre-là, en noir et blanc, et très vernienne. Dans Le secret de la salamandre, Tardi fait intervenir un certain Brindavoine, personnage d'une ancienne oeuvre (Adieu Brindavoine) et survivant de la Grande Guerre, thème cher à Tardi. Brindavoine cherche alors à ranimer le corps de Adèle, qu'on ne voit pas du tout agir. La narration est très dense, il y a beaucoup de bulles et l'histoire est comptée par un personnage dans les années 1933. Adèle décède avant la guerre, et l'action du volume se passe en 1918, alors que la guerre est terminée. Enfin, Tardi se lâche totalement avec une histoire annonçant l'Allemagne nazie, et fait des clins d'oeils au Parrain de Coppola . Il faut se concentrer tant il y a de personnages. L'album se termine encore une fois par le mot "Fin". On peut parler de la fin d'un cycle pour Momies en folies, puis un intermédiaire dans Le secret de la salamandre. Je me demande ce que réserve la suite... En tout cas, je trouve l'univers rétro fantastique excellent, et le dessin de Tardi m'enchante. J'adore les bulles et la police de caractères d'ailleurs .




Longtemps j'ai eu envie de lire Locas de Jaime Hernandez (et un peu Mario pour les débuts), qui avec son frère Gilbert et leur oeuvre Love & Rockets a marqué le monde du comics indé, et de nombreux auteurs réclament les frères Hernandez comme influence majeure. Plusieurs fois empruntés, je n'ai jamais réussi à m'y mettre dû à l'épaisseur du livre de l'édition Seuil. Surtout, je me laissais tenter par des lectures plus faciles, comme des manga poche. Donc, cette fois, je lis enfin cette série culte. Il faut attendre un peu que ça démarre, car il y a de nombreux personnages pas vraiment présentés. On suit les deux amies Hopey (la punk) et Maggie sa coloc dans leur quotidien, et tout plein de personnages secondaires de leur quartier mexicain situé en Californie. Mais petit à petit, la magie opère et même si certains scénarios sont assez étranges, on pénètre dans le petit monde de Maggie et Hopey pour ne plus pouvoir s'en passer. Certaines histoires sont très courtes, à peine 10 pages, quand d'autres s'étalent sur 60 pages, comme un album. Les personnages sont majoritairement féminins, et extrêmement bien écrits. Je suis très fan de Izzie Ortiz pour ma part, cette nana déprimée et plus vieille que nos deux amies ayant déjà divorcée. Maggie est mécanicienne et a son univers, dont Rand Race pour qui elle craque, LE mécanicien prosolaire (oui, on est dans de la SF), et Hopey a son groupe de punk où on trouve Terry, qui déteste Maggie (et qui aimerait se faire Hopey) ou encore la copine Penny ayant épousé l'homme le plus riche du monde qui a des cornes *__* . Les personnages sont très naturels et ne sont pas dénués de défauts. Jaime Hernandez semble aimer le catch féminin, et on retrouve dans l'entourage de Maggie deux catcheuses professionnelles . Pour autant, tout n'est pas rose dans cet univers, et Hernandez en profite un peu pour parler des quartiers, de la vie de famille difficile (les beaux-pères violeurs, les mères irresponsables, les gangs). La relation entre Maggie et Hopey oscille clairement entre amitié étroite et amour, on ne sait réellement sur quel pied danser, même si Maggie a le don pour s'amouracher de beaux garçons. Hopey, elle, est clairement lesbienne. Les dessins sont vraiment très beaux, surtout les visages, et les corps sont clairement humains, pas de filles super minces, on y voit grossir régulièrement une Maggie qui parle parfois de sa cellulite. Le tout a beaucoup de charme, donc. Je n'en ai jamais lus, mais Hernandez est aussi très influencé par les comics romantiques des éditions Archie. Au niveau de la parution française, il est conseillé de se procurer les gros volumes de chez le Seuil pour avoir le tout au complet. J'aimerais lire la suite et aussi Palomare du frère Gilbert.




Là encore, un ouvrage emprunté plusieurs fois puis aussitôt rendu car je n'arrivais pas à accrocher. Cette fois, j'ai fait le forcing. On a avec Jimmy Corrigan the smartest kid on Earth un livre assez impressionnant par son épaisseur et sa couverture cartonnée, de même que sa réputation flatteuse de chef-d'oeuvre. On y suit Jimmy Corrigan, homme de 36 ans complètement mou, sans personnalité, handicapé social n'ayant évidemment jamais eu de relation amoureuse et que les femmes ne regardent simplement pas, un homme qui est aussi écrasé par sa mère et qui n'a jamais connu son père. Jusqu'au jour où celui-ci se manifeste pour l'inviter chez lui le temps d'un weekend de Thanksgiving à Chicago. Là, Jimmy découvre son père et l'histoire familiale. En parallèle, on y suit aussi la vie de l'arrière-grand-père de Jimmy, à la fin du 19ème siècle alors que l'exposition universelle a lieu à Chicago. Si les graphismes de Ware se sont fait connaître et sa narration millimétrique étonnante, il m'a fallu beaucoup de temps pour comprendre de quoi on allait parler. J'ai eu beaucoup de mal aussi à avoir ne serait-ce qu'une once de sympathie devant Jimmy Corrigan. C'est surtout l'histoire de l'autre Jimmy l'aïeule, qui jette un éclairage à propos de cette famille, expliquant des générations de paternités plus ou moins gâchées. Je ne sais que penser de cette bande dessinée finalement, à part que j'ai eu du mal à en venir à bout!
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[Gemini_]

Taliesin >> Les conseils que j'ai reçu concernant Adèle Blanc-Sec étaient unanimes : il vaut mieux arrêter la série après le 5ème volume.
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- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !

[herbv]

Pour moi, avec L'Ambassadeur de l'ombre, Les Terres truquées et Les Héros de l'équinoxe, les auteurs sont au sommet de leur art, que ça soit pour l'histoire, les personnages, la narration et le graphisme. A partir de là, le récit va commencer à décliner petit à petit. Dommage, hein !

J'ai Locas (version Seuil) depuis des années, il faudrait vraiment que je lise ce titre. Ton texte va-t-il être le déclic ?
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Ténia de Bulledair

[Taliesin]

@Gemini: Je suis au courant, mais je n'y peux rien, j'ai trop envie de lire le reste!!! La couverture du tome 6, Le noyé à deux têtes, est alléchante avec sa tentacule . Je revis avec ce droit d'aller en bibliothèques municipales ^__^ . Je me suis d'ailleurs précipitée après le travail pour emprunter le tome 6 et en feuilletant, on y voit beaucoup Brindavoine . D'après une interview, j'ai appris que Tardi en avait marre de son personnage d'Adèle qui lui collait beaucoup trop à la peau. Snif . Le dessin est vraiment superbe, le délire de la momie, ou les différentes gueules . Aaaaah!!!!

@herbv: Je vais complètement dans ton sens sur cette intégrale de Valérian et Laureline . Je trouve que la narration n'a absolument pas vieilli!!! En tout cas, je regrette souvent de ne pas avoir découvert cette série avant *__* . J'adore cette influence comics digérée par Mézières, ses vaisseaux sont superbes. Oooooh!!! J'ai réussi à emprunter les deux intégrales suivantes, on verra ! Mais rien que graphiquement, comme pour Tardi, c'est un pur plaisir. Quant à Locas, il faut insister un peu. J'espère que tu vas t'y mettre! Le volume 2 de cette édition du Seuil est pour l'instant empruntée (du moins, dans la ville où je vis, mais si j'insiste et me déplace dans Paris ... ).
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[Gemini_]

[Taliesin]

Tu vas me sortir ta tentacule?
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