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Les manga culinaires....
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Auteur Message
patrick honnoré
Mangaversien·ne


Inscrit le : 07 Nov 2005

Message Posté le : 08/11/05 03:13    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
je reste persuadé qu'un professionnel n'a pas à se justifier sur un forum, c'est trop casse-gueule et ça demande trop d'énergie


Exact, donc ne vous étonnez pas si je prends la fuite si ça commence à chauffer un peu trop !!!

Citation:
vous écrivez une préface sans avoir terminé de traduire une oeuvre, ce que je trouve manquer un peu de rigueur


Ah bon ? Parce qu'il y a une loi qui interdit de traduire la page 115 avant la page 21 ? L'organisation concrète et matérielle du travail de traduction répond à des raisons dont certaines sont très rationnelles, d'autres encore plus mais moins apparentes. Et effectivement, il me faudrait une centaine de page pour me justifier de ce genre de choses sur ce forum, je vais donc garder mes petits secrets pour moi...

D'autre part, mon métier, c'est traducteur, pas auteur de préface. Pour moi, cette préface, c'était un plus. J'aurais préféré la faire mieux, c'est tout. Pour la rigueur, faites-moi un mail privé, jâ??adorerais recevoir vos leçons... (je plaisante)

Sur les notes en bas de page, personnellement, je suis pour en mettre le moins possible, et surtout, je n'aime pas les notes qui sont là pour défausser le traducteur de ses responsabilités (même si je le fais aussi, quelquefois...). Si on est traducteur, c'est qu'on accepte d'être le premier accusé de ce que les lecteurs n'aiment pas, et de ne pas être remercié pour toutes les choses justes ou belles. Si on a envie d'être adoré par les fans, il vaut mieux laisser tomber la traduction et devenir rock star.

Ce qui ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de poser la question de la traduction ni de se justifier, mais ça devrait appartenir au domaine de la "critique" d'un livre et c'est ce que je fais un peu ici ce soir, un peu pour voir si un forum peut aussi devenir un espace de "critique littéraire" au sens noble du terme (ce que j'aimerais, mais dont je doute un peu, à vrai dire, faites-moi mentir...). Mais en tout cas, ça ne doit pas apparaître dans le livre lui-même, qui lui, n'appartient pas au traducteur mais à l'auteur.

Concernant les suffixes -chan et autres, je peux essayer de justifier d'avoir gardé les suffixes dans le chapitre 7. Ou plutôt, je dirais que vous avez vous-même trouvé la réponse sans le savoir : si vous posez la question de leur signification, si vous vous demandez si ces appellatifs sont là pour montrer le degré d'intimité entre les protagonistes, c'est que justement le degré d'intimité des personnages est difficile à comprendre, et leur façon de parler entre eux ne permet pas de le décoder clairement. Ben, c'est exactement ce que le texte voulait vous faire ressentir. C'est aussi ce que ressent le personnage principal, un tôkyôïte perdu à �saka. Il se trouve au milieu de gens qui ne parlent pas tout à fait la même langue que lui (sans que ce soit du tout une langue étrangère ou un patois, bien sûr), qui parlent un langage que lui-même n'arrive pas à décoder selon ses critères habituels. Il n'arrive pas à deviner s'ils plaisantent ou pas, s'ils se moquent de lui ou pas, s'ils sont vraiment intimes entre eux ou pas...

Donc, d'une certaine façon, ces suffixes bizarres sont un moyen propre au japonais, mais que j'ai trouvé assez fonctionnel même en français pour le garder tel quel dans ce cas précis pour déranger le lecteur, pour provoquer un léger sentiment d'insécurité ou d'irritation dans la lecture, qui est exactement celui que le personnage ressent.

A la fin, il est tellement perdu qu'il préfère se concentrer sur ses beignets de poulpe et répèter qu'ils sont très bons, pendant que les autres clients continuent leurs plaisanteries dont il est exclu. Ils ont pourtant fait des efforts pour l'intégrer à leur conversation, mais ça n'a pas marché, ils n'ont pas le même sens de l'humour, ils ne se comprennent pas. Ce chapitre 7, c'est une histoire d'incommunicabilité... (j'espère que je ne vous gonfle pas trop avec mes explications... Ce chapitre 7, c'est un de mes préféré, et un de ceux dont je suis le plus content au niveau de la traduction...)

Voilà, je vous laisse lire ou relire le Gourmet solitaire à votre façon. Je n'en dirai pas plus.
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Marie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Oct 2002
Localisation : Belgique

Message Posté le : 08/11/05 09:45    Sujet du message: Répondre en citant

patrick honnoré a écrit:
(j'espère que je ne vous gonfle pas trop avec mes explications...

Bien au contraire, j'aurais beaucoup moins apprécié cet ouvrage sans ces notes explicatives claires et pertinentes qui ont été plus qu'utiles à la pauvre ignorante des coutumes japonaises que je suis. Et vos développements supplémentaires viennent ajouter un nouvel éclairage à l'ensemble du travail fourni sur un récit que je viens de relire pour mon plus grand plaisir.

patrick honnoré a écrit:
je crois que cet album mérite d'être relu plusieurs fois...

La deuxième lecture est bien plus satifaisante puisqu'elle permet d'explorer un peu plus en profondeur ce qui nous était étranger

J'attends avec impatience la sortie du prochain Taniguchi "L'homme de la toundra" Sourire
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 08/11/05 10:25    Sujet du message: Réponse Répondre en citant

patrick honnoré a écrit:
Ah bon ? Parce qu'il y a une loi qui interdit de traduire la page 115 avant la page 21 ?

Non, et ça pourrait même éviter d'avoir des oncles à la place de pères (un bien bel exploit d'y il a quelques années chez Tonkam) mais cela n'interdit pas de tout lire en profondeur afin d'éviter des doublons malheureux. En fait, si je suis un peu injustement dur avec cette histoire de préface, c'est que je n'ai pas du tout aimé la postface (pourtant, c'est souvent un exercice que j'aime lorsqu'elle a été faite par l'auteur) et donc d'en avoir une double dose m'a un peu gavé, je dois dire Sourire.

Pour les notes de bas de page, il y a là matière à débat bien plus intéressant que de pinailler ad eternam sur une préface qui n'est pas pire ni meilleure que la plupart que l'on peut voir dans les mangas.

Le problème avec les notes est qu'il est difficile de dégager des généralités et que cela dépend de l'oeuvre, de l'adaptateur et aussi du lecteur. Pour ma part, je ne suis pas fan des notes de bas de page car cela hache la lecture, la perturbe et permet, comme vous le dites, trop souvent de se défausser devant la difficulté de rendre un dialogue, une situation. Il est des cas où cela est indispensable mais il faut les limiter au maximum. Un exemple à ne pas faire est Rough (du moins pour les premiers volumes) chez Glénat. Mais rien n'interdit de réunir un certain nombre de notes en fin de volume (sans renvoi dans le volume pour ne pas gêner la lecture) pour éclairer le lecteur des spécificités de la culture, de la société japonaise qui lui permettront de mieux apprécier la relecture de l'oeuvre. J'en reviens encore à la même série car Ping Pong (principalement pour les deux premiers volumes) proposait une version française formidable de qualité, comme rarement on en a vu dans les mangas. Une très bonne adaptation des textes, un gros travail graphique sur les onomatopées et les panneaux et de superbes bonus en fin de volume qui éclairaient magistralement le manga.

Et je pense qu'il y avait moyen de faire la même chose avec Le gourmet solitaire. Certes, l'absence de tout cela ne m'a pas empêché d'apprécier l'oeuvre (alors qu'à la base je suis loin d'être fan de tout ce que fait Taniguchi) mais cela m'interdit de la relire avec une meilleure compréhension de certains moments clés qui m'auront échappé par méconnaissance du Japon.

Ce qui ne veut pas dire qu'il faut des notes développées pour toutes les séries mais certaines le mériteraient bien, à mon sens. Malheureusement, cela représente un énorme travail qui est très rarement rémunéré par l'éditeur. Et oui, tous les jours, je regrette qu'aussi peu d'argent est mis dans la réalisation des mangas, du moins dans ceux qui sont un peu exigeants dans leur contenu.

Les petites notes en bas de chaque page de garde de chapitre étaient une très bonne idée mais malheureusement, ça ne permettait pas d'éclairer les pauvres ignares comme moi. Voilà pourquoi je milite si lourdement pour des notes détaillées en fin de volume pour les oeuvres comme Le gourmet solitaire (ou Maison Ikkoku, ou comme d'autres).

Citation:
Ce qui ne veut pas dire qu'on n'a pas le droit de poser la question de la traduction ni de se justifier, mais ça devrait appartenir au domaine de la "critique" d'un livre et c'est ce que je fais un peu ici ce soir, un peu pour voir si un forum peut aussi devenir un espace de "critique littéraire" au sens noble du terme (ce que j'aimerais, mais dont je doute un peu, à vrai dire, faites-moi mentir...). Mais en tout cas, ça ne doit pas apparaître dans le livre lui-même, qui lui, n'appartient pas au traducteur mais à l'auteur.

Oui, cela me paraîtrait très bien (ça existe un forum comme ça ?) mais je dois avouer que je ne vois absolument pas à quoi vous faites référence en parlant d'espace de "critique littéraire". Par contre, je me souviens très bien d'une remarque d'un critique littéraire qui disait qu'on ne lit pas l'auteur mais le traducteur. Ce dernier s'est donc approprié le livre qui n'appartient plus réellement à l'auteur.

Pour les suffixes, ça fait longtemps qu'on en a débattu ici en long et en large dans le sujet Problèmes de traduction / le japonais: une langue de fous, malheureusement pas encore restauré dans le forum archives, je ne vais pas relancer ici le débat, et que les lecteurs de mangas sont familiers avec leur signification. J'en ai même débattu longuement avec plusieurs traducteurs / adaptateurs (dont certains chez Sakka, marrant comme ce monde est petit). Il n'empêche qu'il faut penser au non-lecteur de manga. La collection Sakka fait partie manifestement du "ghetto manga" mais pas la collection Ecritures. Pensez-donc un peu aux malheureux lecteurs de franco-belge qui cherchent à lire du Taniguchi Sourire.

Citation:
Donc, d'une certaine façon, ces suffixes bizarres sont un moyen propre au japonais, mais que j'ai trouvé assez fonctionnel même en français pour le garder tel quel dans ce cas précis pour déranger le lecteur, pour provoquer un léger sentiment d'insécurité ou d'irritation dans la lecture, qui est exactement celui que le personnage ressent.

C'est bien pensé et je vous remercie de cet éclairage. Après, on peut être d'accord ou pas avec cette utilisation des suffixes dans l'adaptation française mais au moins, c'est justifié de votre part. Pour ma part, je ne suis pas persuadé que c'était indispensable pour rendre l'impression que vous cherchiez à rendre mais mon faible niveau littéraire ne me permettra pas de le démontrer.

Citation:
Voilà, je vous laisse lire ou relire le Gourmet solitaire à votre façon. Je n'en dirai pas plus.

Et merci encore pour ces interventions tout à fait intéressantes (ce qui ne veut pas dire que je les partage Clin d'oeil) mais je continue à trouver qu'il est regrettable que les différents éclairages que vous avez apporté sur la version française soient, pour certains, faits sur un forum et pas dans l'oeuvre elle-même.
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 08/11/05 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

patrick honnoré a écrit:
A la fin, il est tellement perdu qu'il préfère se concentrer sur ses beignets de poulpe et répèter qu'ils sont très bons, pendant que les autres clients continuent leurs plaisanteries dont il est exclu. Ils ont pourtant fait des efforts pour l'intégrer à leur conversation, mais ça n'a pas marché, ils n'ont pas le même sens de l'humour, ils ne se comprennent pas. Ce chapitre 7, c'est une histoire d'incommunicabilité... (j'espère que je ne vous gonfle pas trop avec mes explications... Ce chapitre 7, c'est un de mes préféré, et un de ceux dont je suis le plus content au niveau de la traduction...)

Doit-on voir là une métaphore ? Le traducteur s'identifierait-il au personnage ? L'univers des manga serait-il aussi incompréhensible que ça par rapport au monde littéraire ?

Pour le reste, je suis assez d'accord avec Hervb, marie, Bp et Adrien en fait... Même si ces explications sont fort enrichissantes (c'est très interessant découvrir les secrets d'alcove des professionnels), un ou l'autre point me font tiquer. J'y répondrais plus tard, dès que j'aurais davantage le temps, et bien sûr si personne n'est passé avant moi pour me couper l'herbe sous le pied.
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Entre ce que je pense, je veux dire, je crois dire, je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins 9 raisons de ne pas se comprendre.
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Marie
Mangaversien·ne


Inscrit le : 10 Oct 2002
Localisation : Belgique

Message Posté le : 08/11/05 11:14    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne comprends pas très bien ce qui vous irrite à ce point dans ce travail de traduction, est-ce l'impression vraie ou fausse que le traducteur aurait "la prétention"de se prendre pour un littéraire? Où le fait que sa vision personnelle déteint un peu trop sur les intentions de l'auteur?
Bien sûr je suis loin d'être une spécialiste, mais je préfère une traduction faite avec un investissement enthousiaste (même si cela entraîne quelques débordements) à un travail minimum plus strict peut-être, mais froid et impersonnel.
Malgré ce que vous lui reprochez, cette traduction/adaptation du "gourmet solitaire" m'a judicieusement aidé à profiter de cette ballade socialement culinaire, ce qui était loin d'être gagné avec ce style de récit plutôt hermétique pour les non-japonisant Sourire
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 08/11/05 13:02    Sujet du message: Réaction Répondre en citant

Pour ma part, je ne reproche pas une adaptation qui serait trop "littéraire" (pour ce que cela veut dire). Il est fort vraisemblable que ça colle bien au texte original. Non, mes principaux reproches étaient des termes japonais dont je ne m'expliquais pas la présence (et maintenant, grâce aux explications de M. Honnoré, j'ai mieux compris pourquoi et il va falloir que j'aille modifier légèrement ma chronique Mangavoraces pour les prendre en compte) et un manque de notes explicatives que je trouve en nombre très insuffisant.
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