[EDEN] it's an endless world!

[Bp]

[michael]

Heu... quand tu dis fin de la nouvelle, tu parles de la dernière planche ? ou (SPOIL) du fait qu'elle s'en aille ?

Le fait qu'elle s'en aille, c'est effectivement dû à sa déception, "tu es comme les autres", ce qui m'a semblé beaucoup plus clair cette fois-ci.

Si tu fais référence à quelque chose de plus particuier demande moi (mais ce sera de mémoire, j'ai pas le volume sur moi là).
J'en avais profité pour me relire Lycéene de l'an 2000 dans la foulée, et j'y ai ressenti bien plus de tristesse que lors de ma première lecture. La frustration de l'auteur aussi.
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"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan

[Bp]

Sorry, un peu tardé à répondre.

[petitboulet]

juste pour ne rien apporter au debat je trouve que lycéenne de l'an 2000 est tres tres bien construite et bien plus profonde qu'il n'y parait


en meme temps en tant qu'auteur du focus eden de bulledair... puis je etre objectif?

question qui me travaille mine de rien depuis la sortie du tome 8 d'eden que je trouve en dessous de la production de endo au premier abord. neamoins une deuxieme lecture m'a permis d'aller au dela de l'aspect tres ... japonisant,dirai-je du 8e tome pour ne me focaliser que sur ce que endo a a dire... et qui le parait nettement plus interessant que le le traitement de ce toime 8 malheureusement

[michael]

Un petit développement m'intéresserait grandement
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"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan

[petitboulet]

quand je rentre de vacances, soit mercredi, alors

[herbv]

Skie bien en attendant, Petitboulet, sinon je t'envoie notre représentant local, Silaor, pour te donner des cours

Et je lirais ton texte avec beaucoup d'intérêt
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair

[Silaor]

Arf non, je suis mauvais en ski T_T
_________________
Silaor,
Chevalier de la Vodka,
Ministre des Affaires Extra-Terrestres et de l'Approvisionnement en Boissons Plus ou Moins Potables.
Champion en Titre du Quizz Générique Mangaverse

Gloire à Ponchan

[petitboulet]

je suis une buse aussi en ski en meme temps, je vais pas a grenoble pour ca

[sweetpasta]

J'ai lu ce deuxième tome des Nouvelles, incitée par la critique de Bp. Concernant Eden, je partage assez l'opinion de Vassago (plus haut dans le sujet), à savoir je ne sais pas trop où l'auteur veut en venir. Ajoutez à cela que je n'ai lu qu'un tome sur 2 (les 2, 5 et 7^^), je ne suis donc certainement pas très bon juge.

Attention : spoils en perspective !


Hang est ma préférée. Le dessin est tout en finesse et l'univers (pour moi lorgnant plutôt du côté de Akira que de Gunnm) très bien construit, bien qu'à peine décrit. Endo s'interroge sur l'amour : n'est-ce qu'un acte de procréation ? Dans un monde où les naissances sont sévèrement régulées, où peut se trouver l'amour ? Les réponses sont à trouver dans les relations entre les 3 personnages, dans les sous-entendus, dans certains regards.

Dans Lycéenne de l'an 2000, l'auteur se dépeint, mais évoque aussi les regrets qu'il a ou ceux que peuvent avoir certains Japonais. Pas grand' chose à signaler qui n'a déjà été dit... Une petite nouvelle sympa, mais pas transcendante.

J'ai lu la troisième nouvelle, La Gare, après avoir lu la chronique de Bp, ce qui a pu influencer ma lecture (en bien ).
Le côté intrigue policière est un peu confus, je n'ai pas tout compris, mais Endo ne voulait sans doute pas mettre l'accent dessus.

Dès le début, Takayuki et Saki m'apparaissent comme désabusés, blasés, c'est visible dans leur regard, jamais vraiment surpris, sans lueur d'espoir. C'est aussi caractéristique du trait d'Endo, mais Shin, le "maître" de Takayuki, le père et le frère semblent plus matures, plus blasés par leur expérience de la vie.

Je ne vais pas trop m'étendre, vu que je suis assez d'accord avec ce qui a été dit au-desssus.
Je trouve juste le comportement de Saki un peu extrême (voire tordu), elle fait ce qu'elle n'a jamais voulu faire, juste car Takayuki ne semble pas répondre à son modèle de l'homme... Peut-être un manque de dialogue, ici. Elle a une mauvaise opinion non seulement des hommes, mais aussi des femmes ; sa mère, d'abord, et puis elle-même.
Elle teste Takayuki pour voir s'il est comme les autres, mais l'est-il vraiment ? Oui, mais on pourrait argumenter : il jette le pistolet à la fin, il comprend qu'il est comme les autres et il ne demande pas à Saki de rester. En fait, il a peut-être compris ce qu'elle recherchait chez un homme et il sait, que lui, ne peut pas lui apporter.
Je ne trouve donc pas la fin décevante, malgré le propos de l'auteur assez pessimiste...

En conclusion, j'ai vraiment apprécié ces nouvelles, avec un Boys don't cry très agréable, et ça m'a donné envie de lire (en entier) Eden.

[Bp]

[petitboulet]

oups...

ok cet aprem sans faute

[petitboulet]

bon, à la demande générale de BP, je me lance

(comme d'hab hein, va y avoir vachement beaucoup de sales spoils tout crotteux alors vous etes prevenus)

Eden 8

Je vais déjà évacuer ce qui me gène dans ce tome pour passer ensuite à ce qui me parait digne d'interet.

La grosse faiblesse de ce tome tient dans le traitement de la deuxième partie, c'est à dire l'après Pedro/Manuella.

Tout simplement, la cassure est trop nette, il y a la pour moi une grosse faiblesse scénaristique. Autant la transition d'un récit de guerre à un polar violent dans le tome 5 m'a paru assez naturelle (bien que non exempte de défauts), autant celle-ci est beaucoup moins bien passée. La cassure est trop nette. Je m'explique en comparant les deux exemples tome 5/ tome 8 :

1) Endo, finalement ne change de sujet qu'en apparence, dans le tome 5.J'y vois un aspect diffèrent mais complémentaire de ce qu'endo veut montrer: La misère. Dans les tomes 1 à 4, il nous en montre surtout les effets les plus visibles: la guerre ou plutot la guerrilla, une guerre sale d'ou personne ne peut sortir gagnant, ou les "opprimes" ne se genent pas pour devenir oppresseurs a leur tour. Endo nous montre une equation simple: les "pauvres" se revoltent contre ceux qui les exploitent, qui se defendent, et on en arrive a un sac de noeud inextricable et a une violence aveugle et extreme (le tome 3).

c'est tres schematique, hein, bien sur.

les tomes 6 et 7 fonctionnent differement mais pour denoncer la meme chose. Seulement, Endo s'attache plus ici a la misere, a l'oppression et a la violence "ordinaires". Il nous montre ce qui n'est pas spectaculaire: des jeunes filles pretes a vendre leur propre fils pour une dose d'heroine, des macs utilisant la drogue pour reduire des filles en esclavage pur et simple... c'est le meme monde, et le meme systeme opprimés faibles/ oppresseurs qui profitent et cherchent a rendre cette faiblesse chronique pour assoir leur pouvoir. Certains se revoltent, d'autres subissent cet etat de fait (la difference entre Héléna et Manuella). Elia voyage a travers tout ceci et se forge sa personnalité.

Or, le tome 8 brise tout cela, il délaisse completement cet aspect des choses pour s'interesser a la remation Héléna/Elia. Comprenons nous bien: je n'ai rien contre. Le probleme, c'est que ca se passe d'une page a l'autre, comme ca. Je suis completement sorti de l'histoire d'un coup, de ce fait.

on peut d'ailleurs faire la meme constatation a propos de son travail sur l'obscène, dont parle tres bien fredd ailleurs sur le forum. ce côté est presque absent de la deuxieme partie du tome 8. Bref, Endo se coupe trop brusquement de deux choses qui ont fait l'essence d'Eden jusqu'a présent. Ca ne passe pas chez moi.


2) Le traitement de la relation, et notament l'humour qui arrive en force: encore une fois je n'ai rien contre en soi. Ce que je deplore c'est que d'une page a l'autre on passe d'un humour discret et assez subtil a quelque chose de beaucoup plus gros et voyant. Ca me coupe la lecture et ca m'agace, parce que l'auteur n'a pas pris le temps (et dieu sait qu'il a la place de le faire dans un manga, pourtant) d'introduire ce changement plus "doucement". d'autre part, le decalage est trop grand entre le ton general du manga et ces scenes purement humoristiques (je m'en suis rendu compte encore plus en relisant tous les volumes a la suite)

Voila pour les points negatifs, qui concernent la forme.

Sur le fond je suis nettement plus enthousiaste. Endo fait murir son personnage de belle maniere, tout en lui gardant un coté enfantin, naif et innocent ( ce qui est un beau tour de force apres la scène de l'assassinat de Manuella et du frere de pedro, superbement traitee a mon avis). Il aborde les limitations du couple elia/helena parfois tres joliment (l'histoire de fin avec Neizan,sur le theme de la femme-objet, qui devrait faire pousser a micheal des hourras de satisfaction ), parfois d'une maniere plus lourde ( les scenes de jalousies... bof, mais j'ai deja dit pourquoi plus haut).

Mais ce qui me plait le plus et qui eclate un peu plus dans ce tome que dans les precedent, c'est la volonté de vivre et l'optimisme qui se dégage de cette oeuvre. Endo nous décrit toute une gallerie de personnages plus desabusés les uns que les autres, mais ces hommes et femmes au parcours si differents ont une chose en commun: tous, parfois malgré eux, ont au fond d'eux une vraie rage de vivre, ce qui en fait bien plus que des personnages ordinaires. Cela les met en dehors de tout stereotype, de tout manichéisme.


Voila pourquoi, malgré tous les defauts que j'ai trouvé au tome 8 d'Eden, je suis toujours captivé par cette série. Endo rentre dans quelque chose de beaucoup plus intimiste avec ce volume 8, non sans y laisser des plumes, mais les possibilités que cette nouvelle orientation laisse entrevoir m'interessent au plus haut point.

[Bp]

Merci Petitboulet.
Ce que tu as dit est très intéressant, et globalement, je partage ton analyse, même si la cassure que tu évoques, si elle m'est apparue, ne m'a pas tant choqué que ça. Tout juste un peu gêné, avant que je me replonge dans la lecture...

Bp
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ALLIANCE, n. In international politics, the union of two thieves with hands so deeply inserted in each others pockets that they cannot separately plunder a third.

Ambrose Bierce

[michael]

Bon, comme souvent, j'arrive après...

Je viens de lire le développement que j'attendais avec impatience et je dois dire que moi aussi je partage pas mal ton analyse.
Je te rejoins aussi sur cette "cassure", qui donne à ce tome une consistance moindre en apparence.
SPOIL : ainsi le retour tant attendu du père de Elia ne fait quasiment aucun effet à cause de ce changement brusque de traitement.


Alors, oui, malgré cette déception du Nouvelles 2 qui reste, j'attends le prochain Eden avec enthousiasme (d'autant plus que si on mate la couv', il semble que Ryuji et Sofia soit de retour ...)
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"Rien que d'être vivant, de respirer ce jour-là, c'était une vérité qui était comme un inexprimable miracle".
L'audacieux jeune homme au trapèze volant, William Saroyan