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Angoulême 2019
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melvin
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Jan 2004
Localisation : Paris

Message Posté le : 01/02/19 17:44    Sujet du message: Répondre en citant

Article de XaV sur Du9 à propos du prix décerné à Rumiko Takahashi : lien
J'ai bien rigolé avec la citation du journaliste Jacques Schraûwen, visiblement agacé par le prix ! En même temps, bien que je ne partage pas cet avis, je peux comprendre son point de vue vis à vis de certains auteurs de manga : "bien plus de lâ??industrie que du neuvième art". C'est vrai que le rythme de travail de certains mangakas est assez hallucinant, Rumiko Takahashi fait partie de ces acharnés, le nombre de pages dessinées dans sa carrière ça doit être énorme. Du coup, on est pas vraiment dans le registre artisanal de la bd traditionnelle. Mais ça n'empêche pas une auteure de ce calibre d'avoir influencé la bande dessinée mondiale et une génération d'auteurs par son humour, ses personnages, sa mise en case...
Ah oui, sinon, Rinne est réédité chez Kazé.
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"Music is an indirect force for change, because it provides an anchor against human tragedy. In this sense, it works towards a reconcilied world." Tim Armstrong
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 01/02/19 19:35    Sujet du message: Mon avis Répondre en citant

Oui, une humeur tout à fait édifiante, amusante et désespérante Sourire

Pour illustrer le compte-rendu de Taliesin du vendredi, voici les photos correspondantes (cliquez sur les miniatures pour avoir les photos en plus grand) :







Bon, pour la photo de Manga City, j'ai un peu triché, celle-ci a été prise le dimanche après-midi, après une belle petite tempête.

Prochainement, mon retour sur les cinq jours passés à la 46e édition du FIBD d'Angoulême ! En attendant, vivement la journée de samedi racontée par Taliesin Sourire
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Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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Therru
Mangaversien·ne


Inscrit le : 25 Avr 2007
Localisation : Liège

Message Posté le : 01/02/19 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Taliesin a écrit:
Ludmann, lui, appréhende tous les manga de la même manière peu importe leur segmentation éditoriale et ne trouve pas trop de spécificités propres aux shôjo.
Ludmann dit aussi aimer employer l'argot selon les cas, comme dans Moonlight Act où il aime chercher des expressions françaises bien anciennes (j'adore).



Sebastien Ludmann devrait traduire tous les manga.


sushikouli a écrit:
Bah quoi ? C'est un manga non binaire : désormais, c'est bleu pour les filles.


Juste pour souligner l'argument habituel que au moyen-âge le bleu était associé aux filles en rapport avec le code couleur de la Vierge Marie, et c'est bon on passe à la suite.


sushikouli a écrit:
(je ne connais personnellement aucun mec qui s'intéresse à la danse classique, ni même au patinage artistique. J'en connais déjà peu qui vont au yoga...)



L'argument "je personnellement" n'est jamais très valable, sinon je devrais par exemple déduire que pas grand monde ne lit du manga vu que je suis la seule de mon entourage ou presque à en lire.


sushikouli a écrit:
Après... En quoi ça t'affecte que l'éditeur le vende dans une case ou dans une autre ?


C'est moins une question de case incorrecte que de voir ces oeuvres et auteures dépouiller d'une partie de leur identité. Les exemples de Taliesin avec "Kids on the slope", "Gokusen" et autres sont parlants. On fait du masculin la valeur par défaut en incluant ces titres en seinen, un refus de reconnaître les spécificités de ces auteurs et quelque part leurs qualités sous leurs propres termes et identités.

Dans "The Wave in the Mind", un recueil de textes et pensées, Ursula K. Le Guin a des mots très forts à ce sujet, dès son texte d'entrée :
"I am a man. Now you may think I've made some kind of silly mistake about gender, or maybe that I'm trying to fool you, because my first name ends in -a, and I own three bras, and I've been pregnant five times [...]. You see, when I was growing up, [...] there were no women. [...] Well, if you insist on pedantic accuracy, women have been invented several times, [...] but the inventors just didn't know how to sell the product. [...] So when I was born, there actually were only men."


C'est ce qui arrivé à des titres comme "Kids on the Slope". Faute de pouvoir vendre le produit parce qu'il ne correspond pas parfaitement à ce que le public dans sa globalité attend d'un style au féminin, on le place dans une case généralement mieux acceptée ou qui correspond à l'image qu'ils se font de ce style. Ce faisant ils renforcent les stéréotypes et retirent de la diversité à une catégorie de titres qui en possèdent pourtant beaucoup.
En plaçant "Blue Flag" en shôjo, il y a aussi ce renforcement de l'idée que ce que tout ce qui est féminin tourne forcément autour de l'amour, et toute la diversité se voit redirigé vers le masculin, alors que c'est loin d'être le cas.

Ce n'est pas anodin comme choix, ça renforce des préjugés et ça dilue la diversité et la voix propre de pas mal d'auteures.

Puis à partir du moment où on utilise des termes étrangers, il s'agirait de ne pas changer les règles du jeu quand ça n'arrange pas les affaires...


melvin a écrit:
J'ai bien rigolé avec la citation du journaliste Jacques Schraûwen, visiblement agacé par le prix !


Je ne sais pas si c'était rigolo, assez pathétique tout de même, avec l'excuse "Mais je connais des mangas qui, à la fois, se vendent bien et ont une construction graphique et narrative qui ne se contente pas de recopier à lâ??infini les mêmes codes !", l'équivalent de "je ne suis pas raciste, j'ai un ami noir".

Puis vlà l'argument non-sens, tellement que je ne parviens pas à me l'expliquer.

"Bien sûr, vous me rétorquerez que rien nâ??est plus " tous-publics " que lâ??Å?uvre de Rumiko Takahashi, vendue à des millions et des millions dâ??exemplaires ! Câ??est vraiâ?¦ Mais souvenons-nous, quand même, que cela ne sâ??est pas fait grâce à la bande dessinée, mais à de " lâ??animation télévisée " qui manquait terriblement de qualité !"

Sauf que pour être adapté en "animation télévisée" comme il dit (on sent encore le mépris, tout ça pour dire série télé), il faut avoir déjà vendu pas mal d'exemplaires, et les animes sont adaptés du manga dans leur grande partie, et l'animation n'est pas comptabilisé dans les ventes d'exemplaires, et... je ne vois pas où il veut en venir.

Et une bonne couche de sexisme et de misogynie dans l'intro aussi :
"Pour couronner une femme, après les polémiques des années passées ?... Peut-être bien. Mais je dirais, pour suivre lâ??idée dâ??une auteure française, que donner un prix à une femme parce que câ??est une femme, câ??est déjà du sexisme !"
Il ne lui manque plus que de sous-entendre qu'elle a couché pour réussir.

Le mépris va jusque dans les images, où elle a droit à un fan-art et même pas à une couverture d'un de ces titres (la nouvelle édition de Ranma 1/2 aurait été très bien) alors que tous les titres dont il parle après y ont droit.

Mais bon, c'est le genre de pauvre type qui se cache derrière la liberté d'expression pour cracher du venin de façon gratuite, comme toutes les personnes qui préviennent d'avance que leur avis est "politiquement incorrect". C'est bien dommage que ce genre de personnes ait une tribune sur un grand média belge.

Je serais bien surprise si il n'avait jamais fini ne serait-ce qu'un seul tome de la mangaka.
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 01/02/19 22:33    Sujet du message: Répondre en citant

(Taliesin, je ne t'oublie pas)

Avant de répondre à Therru et de réagir à l'humeur de XaV, je me demandais si quelqu'un (XaV ? Egil ?) avait des chiffres de ventes des mangas de Rumiko Takahashi en France ? Merci !
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Saishû Heiki Kareshi
Mangaversien·ne


Inscrit le : 02 Déc 2002

Message Posté le : 02/02/19 01:53    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
(je ne connais personnellement aucun mec qui s'intéresse à la danse classique, ni même au patinage artistique. J'en connais déjà peu qui vont au yoga...)


Le père (hétéro) d'un de mes proches est danseur classique professionnel.
Un cousin (hétéro) à ma mère était patineur artistique professionnel.
Le yoga, j'en parle même pas : les mecs qui font du yoga, j'ai pas assez de doigts (même en rajoutant ceux des pieds) pour les compter, hein !
Peut-être que tu vis dans un monde trop fermé ?

Tepes a écrit:
Sinon, câ??est vrai que le système dâ??Akata avec les codes couleurs et les mentions « S, M et L » est pas mal sauf que la signification de ces codes est caché au fin fond du site dâ??Akata et quâ??il nâ??y a jamais eu de campagne dâ??information là-dessus comme prévu par Akata il y a quelques années. Dâ??ailleurs dans sa communication, Akata utilise énormément les fameux termes, en parlant de « notre nouveau seinen/shonen/shojo, » quand lâ??éditeur annonce un nouveau titre, en lançant une émission intitulée « lâ??instant shojo », en utilisant le hashtag #shojomangamattersâ?¦câ??est finalement un des éditeurs qui utilisent le plus ces fameux termes.


Tu as raison, on communique pas assez sur notre "catégorisation". J'ai prévu de le faire, avec un petit visuel récapitulatif. Mais je suis toujours en déplacement T_T
Pour le reste, c'est vrai aussi : on utilise beaucoup les termes. Trop peut-être. Mais toujours de la même manière qu'au Japon. Pour moi, c'est crucial, et ça pose la question de l'appropriation culturelle. Du reste, le "ShôjoMangaMatters", c'est essentiel : c'est la question de l'invisibilisation, et du snobisme de toute une certaine élite vis-à-vis d'un genre sous considéré. Mélange probable de racisme, méconnaissance et misogynie (rien que ça ??). Donc oui, je radote : #ShôjoMangaMatters Mort de rire
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sushikouli
Mangaversien·ne


Inscrit le : 29 Oct 2003

Message Posté le : 02/02/19 02:58    Sujet du message: Répondre en citant

Saishû Heiki Kareshi a écrit:
Le père (hétéro) d'un de mes proches est danseur classique professionnel.
Un cousin (hétéro) à ma mère était patineur artistique professionnel.

Therru et toi, vous essayez de me faire dire ce que je n'ai pas dit. C'était juste une parenthèse, un constat personnel qui n'avait aucune autre valeur que celle de... constat personnel. Je n'ai jamais dit que ça n'existait pas, mais que ce n'était pas la norme. A ce titre, tes exemples restent des exceptions. (tout comme les mangakas qui ne dessinaient pas quand ils étaient jeunes sont minoritaires - ce qui n'empêchent pas les journalistes de commencer leurs interviews par cette question bateau...)

Et tu vois comment c'est sournois, les cases et le sexisme ? Tu t'es sentis obligé de préciser que ces deux hommes étaient hétéros...

PS : Quand tu veux tu sors les mangas de Yayoi Ogawa sur le patinage artistique (et je signe tout de suite pour bosser sur la VF !!) *___*

Citation:
Le yoga, j'en parle même pas : les mecs qui font du yoga, j'ai pas assez de doigts (même en rajoutant ceux des pieds) pour les compter, hein !

Le yoga a plus de pratiquants hommes, mais le ratio en France reste inversement proportionnel à l'Inde, par exemple. ça fait 6 ans que je pratique, et le ratio du club où je vais reste le même ~ 15/20% d'hommes (et encore, je suis généreux). Tant du côté des profs que des élèves. [[Du coup, je corrige : je connais UN (ancien) danseur. L'un des profs de yoga...]] Quand un nouveau mec s'inscrit, y en a généralement un autre qui arrête de venir. (sans qu'il y ait de lien entre les deux) Et je ne parle même pas de ceux qui viennent sur prescription médicale ou de ceux qui accompagnent leur femme / compagne. [je pourrais également parler des préjugés autour du yoga...]

Par curiosité : combien de tes yogis pratiquent sans être moine(s) ou convertis au bouddhisme ?

Citation:
Peut-être que tu vis dans un monde trop fermé ?

Ou peut-être que tu es un privilégié qui a eu la chance de grandir dans un environnement qui toi te prédisposait à être ouvert et sensible aux thématiques shôjo ? (Après, je t'accorde qu'il y a certainement un biais en ce qui me concerne puisque je préfère, et de loin, passer du temps avec des femmes qu'avec des hommes ^^)

'toute façon, c'est ceusses qui font pas de yoga qui ne savent pas ce qu'ils ratent ! Maléfique

Mon point de vue actuel, c'est que le monde est fermé. Et que dès qu'on cherche à sortir les gens de leurs habitudes, on se heurte à des murs. Pour reprendre l'exemple du yoga. L'an dernier, j'ai discuté au Japon avec deux nanas dans un resto où je mangeais. Au fil de la discussion, l'une d'elle dit qu'elle est prof de yoga, on part sur le sujet... Passé l'effet de surprise et ayant montré que je ne bluffais pas, j'ai exprimé mon envie de pratiquer pendant mes vacances dans un club. Réponse sèche : c'est réservé aux femmes. Ce qui m'a rappelé que les japonais(es) ne sont pas les derniers quand il s'agit de donner dans le sexisme ordinaire...
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XaV
Mangaversien·ne


Inscrit le : 30 Mai 2006
Localisation : Paris

Message Posté le : 02/02/19 09:52    Sujet du message: Répondre en citant

sushikouli a écrit:
Avant de répondre à Therru et de réagir à l'humeur de XaV, je me demandais si quelqu'un (XaV ? Egil ?) avait des chiffres de ventes des mangas de Rumiko Takahashi en France ? Merci !

Rien de récent, toutes mes données s'arrêtent en 2014.
Sur 2003-2014, j'ai donc (en exemplaires vendus):
> Urusei Yatsura - 27k
> Maison Ikkoku - 17k
> Ranma 1/2 - 75k
> Inu-yasha - 23k
> Rin-ne - 12k
Soit un total d'environ 153k exemplaires, sachant qu'une bonne partie des ventes a dû être réalisée avant la période considérée (2003-2014, donc) avec des titres parus dès la fin des années 1990.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 02/02/19 10:07    Sujet du message: re Répondre en citant

Ce qui fait très peu ramené à l'exemplaire. Pour Maison Ikkoku, les ventes sont plus importantes car la première édition a dû être vendue (en grande partie ?) en vente directe et surtout avant 2003 (tome 10 sorti en janvier 2003).

Pour Ranma 1/2, il manque 8 années de ventes, ça fait beaucoup...

Incontestablement, ce sont les dessins animés qui ont fait la renommée de l'auteure en France, mais on le savait déjà. Après, je n'y vois pas de scandale, moins même que Willem qui fait surtout de la presse et peu de la BD...
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 03/02/19 13:27    Sujet du message: Angoulême 2019: Terry Moore Répondre en citant

Samedi

Je continue à relater la journée du samedi (car quelqu'un m'y pousse, je pensais que ça n'intéresserait pas grand monde à vrai dire), mais je dois dire que les souvenirs s'estompent vraiment beaucoup. Samedi, donc, deux grands dilemmes. Le premier arrive dés le matin: participer à la conférence de notre cher herbv sur le manfra ou bien plutôt voir Terry Moore 30 minutes plus tôt, les deux se chevauchant? Le second dilemme a lieu l'après-midi: faire la masterclass de Taiyô Matsumoto comme tou-te-s mes camarades ou plutôt aller à Manga City afin de voir 2 mangaka: Shinichi Ishizuka et Paru Itagaki (avec sa tête de poulet, moi qui suis tellement fascinée par la figure du "poulet géant" à cause des Animaniacs). Finalement, j'ai trahi herbv pour Terry Moore et je suis restée sur le cap avec la masterclass. Je serai incapable de relater précisément cette masterclass car déjà les souvenirs sont partis... Samedi, c'était LA pire journée en matière de conflits: tout se passait entre la fin de matinée et le début d'aprèm, de sorte qu'en fin d'aprèm, je n'avais rien de particulier à faire.

Rencontre Un auteur au paradis, Terry Moore animé par Vincent Brunner

La rencontre a lieu à l'auditorium du Conservatoire à 11h30. Déjà, la queue pour entrer au Conservatoire n'est pas très longue, ce qui m'étonne vue la renommée de Terry Moore (auteur de Strangers in Paradise). Mais la surprise continue lorsque j'entre dans l'auditorium à peine rempli à moitié (je dirais le tiers!). Vraiment surprise!!! Petit mot sur l'organisation assez moyenne du Conservatoire où la rencontre a commencé très tard et où il est devenu bien difficile d'entrer depuis les attentats de 2015... Nous arrivons dans la salle à presque midi pour ainsi dire. La rencontre démarre donc immédiatement. Je n'ai plus beaucoup de souvenirs de tête de cette rencontre (désolé herbv qui n'a pu y participer et me donner son dictaphone Triste j'espérais qu'elle serait relayée partout sur le Net, mais vu que peu de gens y sont allés).

Le tout commence par l'enfance de Terry Moore qui a débuté la lecture de comics avec les Peanuts de Schulz (comme beaucoup) et (si j'ai bien entendu) Pogo de Walt Kelly, via la presse. Pour Terry Moore, le monde de Charlie Brown ressemblait au sien (banlieue calme, il est de Houston) mais en bien mieux, plus belle que sa vie à lui. Il se dit très tôt fasciné par les comics du quotidien, et pas du tout dans les comics d'aventure comme c'est plus souvent pour un petit garçon de son âge. Déjà enfant, il écrivait ses propres histoires et celles-ci étaient déjà portées sur le quotidien. Je ne sais plus quelle est la question de l'animateur, mais Moore parle en effet d'une vie remplie de femmes autour de lui, qu'il a toujours vu plein de femmes. Probablement que le sujet portait sur sa capacité à écrire de vrais personnages féminins HUMAINS et pas des clichés sur pattes ou des femmes fragiles qu'il faut sauver.

Moore a toujours ressenti l'importance d'écrire ses propres histoires et ne s'est jamais vu écrire pour l'industrie du comics. Car les histoires qu'il voulait raconter n'entraient pas dans des cases, des genres. Comme en musique, il prend l'exemple des tribute bands qui ne peuvent interpréter que les chansons des autres, mais après, où va-t-on? Il a donc dû écrire Strangers in Paradise en autoédition.

Strangers in Paradise, d'après Brunner, est la pierre angulaire de son oeuvre. Je crois qu'est abordée la génèse. Ce sont des personnages qui datent de loin chez Moore que cette image de Francine et Katchoo. Il a aussi eu l'inspiration alors qu'il conduisait et passait devant un arrêt de bus où attendait une femme très séduisante, alors qu'il pleuvait à flots. Là, son imagination s'est emballée: quelle est l'histoire de cette femme? Pourquoi sort-elle sous cette pluie? Qui va-t-elle voir? Et ainsi de suite. En fait, Moore adore inventer la vie de gens et c'est un peu ainsi qu'est né Strangers in Paradise. Brunner parle aussi de la narration particulière de Strangers in Paradise, mêlant à la fois bande dessinée, prose, poésie ou chansons. En effet, Moore ne veut pas se cantonner à un domaine, il est libre et si à un moment A il veut faire de la prose, alors vamos! il ne s'interdit donc rien.

Lorsque Brunner évoque l'importance de la musique, et même des chansons dans Strangers in Paradise, Moore parle d'une "bande originale", comme dans les films. Il écrit donc aussi la musique de son propre "film". A vrai dire, Moore est aussi bien dessinateur que musicien, faisant partie d'un groupe de rock. Il a longtemps jonglé entre les deux passions et il est finalement surtout devenu auteur de bandes dessinées. Mais la musique n'est jamais loin et la star de rock que l'on voit dans Strangers in Paradise (et qui meurt, j'ai COMPLETEMENT oublié les détails de cette série, j'avoue) est son alter ego.

Brunner évoque aussi l'influence des strips, en témoignent certaines planches de Strangers in Paradise dans laquelle les personnages sont parfois représentés dans un style proche de Bill Watterson, en enfants, et analysent ou racontent ce qui se passe dans la série. Pour Moore, les adultes ont parfois un comportement très enfantin et c'est ce qu'il a voulu refléter par là. Il dit que parfois, quand on voit des adultes se disputer, ils sont très très très sérieux et dans ces moments, il pense à un comportement d'enfants. C'est donc ce qu'il a voulu montrer, notamment par les personnages de Freddy et Casey qui se disputent très souvent. Moore en profite aussi (évidemment) pour rendre hommage aux Peanuts en dessinant ces scènes de disputes. D'ailleurs, pour lui, Freddy est une sorte de Charlie Brown qui a mal tourné, c'est un adulte plein de défaut car il n'a pas su grandir correctement (je crois qu'il était question du côté introverti de Charlie Brown, il en dit plus mais ma mémoire flanche...).

Vient ensuite la partie sur Echo, série de science fiction toujours dans le style de Terry Moore: avec l'humain toujours présent, forcément. Dans Echo, Moore confronte une femme lambda, divorcée, qui est confrontée à une expérience scientifique et qui est contrainte de vivre avec. Il parle à un moment de jours "avec" et "sans" et pour l'héroïne, c'était un jour "sans" où tout lui tombe un peu dessus. En fait, Moore explique adorer la science, il suit d'ailleurs celle-ci et aime lire des articles sur ce sujet. Il évoque aussi son attachement pour la science fiction, et surtout l'oeuvre de Robert Heinlein. Surtout, Terry Moore se lance sur une tirade autour du nombre d'or (faudrait qu'il rencontre Araki ou qu'il lise Steel Ball Run) ce nombre découvert par les humains et qui permet de restituer des proportions parfaites, réalisées par la nature. Je crois qu'à ce moment-là, mon esprit a un peu divagué (faut dire que la fatigue du festival n'aide pas trop non plus). Moore trouve toujours drôle d'avoir un public de scientifiques venant parfois en dédicace pour lui soumettre certaines impression sur Echo. Parfois, certains lui disent même "ça c'est possible" ou "ça c'est impossible"!

Est aussi abordé très rapidement une époque où Moore a travaillé pour Marvel ou DC. Je ne sais plus si c'est à la fin de Strangers in Paradise ou à la fin de Echo. Mais il confirme qu'effectivement, il avait besoin de sous et qu'il l'a fait entre deux séries.

Au sujet de Rachel Rising, Moore mêle de nouveau un genre (l'horreur) avec des personnages humains. Le tout se passe dans un bourgade bien paumée. Est aussi question de Lilith, de violence, de gore, d'une petite fille extrêmement méchante (mais je ne me souviens plus très bien). L'idée de Moore, c'était de commencer une série comme elle finirait d'habitude. C'est-à-dire qu'à la fin d'une histoire, un personnage peut finir enterré et mourir. Là, il prend la chose à l'envers. Dans un environnement tout à fait banal, une femme enterrée s'extirpe et se demande pourquoi elle est là. On va donc rechercher les causes de cette "mort". Je ne sais plus si les ventes ont été abrodées, mais j'ai effectivement lu que la fin a eu lieu suite aux mauvaises ventes de la série, qui s'est terminée au 42ème épisode. Je suis navrée de ne plus me souvenir de tout ce qui s'y passe Triste .

Brunner en vient à Motor Girl, la série la plus récente de Moore en français, sortie chez Delcourt en un gros volume. Motor Girl a surtout un point de départ assez anodin, suite à une beuverie entre copains. L'un de ses amis lui dit que s'il écrivait une histoire avec un gorille, une femme et des motos, il ferait fortune (remarque de Tanuki: Matsumoto l'a fait dans Frères du Japon Clin d'oeil une édition tellement cohérente de ce festival xD). Chose qu'il a fini par réaliser, en puisant aussi son inspiration dans les GI suite aux guerres menées au Moyen-Orient. Pensée qu'il a pour les jeunes qui sont envoyés là-bas alors qu'il viennent d'un lieu paisible, plutôt en paix, pour partir vers un monde beaucoup plus violent. Et leur retour aux Etats-Unis aussi, comment ils composent avec ce retour à une vie normale après avoir vécu tant de violences. C'est aussi sa série la plus politique selon Brunner. A cela, Moore a voulu aussi mêler de la SF rétro des années 50 en montrant l'exemple dans une planche où on voit un vaisseau se déposer dans un design rappelant ces anciens comics, avec même des pieds en métal et des "bouts" ronds. L'apparence des extra-terrestres est également dans cet état d'esprit. Son héroïne est une ex-GI et il a voulu créer un merveilleux personnage, mais aussi un personnage fort. Je ne me souviens plus en détail mais il aborde aussi une histoire de recueil d'"orphelins" je crois.

Aux Etats-Unis est sorti la suite de Strangers in Paradise pour les 25 ans de la série. Celle-ci s'intitule Strangers in Paradise XXV et c'est une série limitée déjà terminée en 10 épisodes (ouf, ça ne dure pas). Après la fin de sa série culte, une des femmes gardes du corps (je ne me souviens plus du terme) est arrêtée par la police, mettant même Katchoo en danger. Mais cette arrestation révèlera plus qu'on ne le croit, notamment un Terrymooreverse puisque tous les personnages de toutes les séries sont liées entre eux. Je ne l'ai jamais remarqué, mais apparemment, dans toutes les séries de Moore, on y voit un personnage de Strangers in Paradise (bon, je n'ai lu que cette série entièrement et puis Echo en partie, que j'adore).

Après cela, Brunner revient sur les adaptations en live de ses séries. Visiblement, un projet est en cours pour adapter Strangers in Paradise en film. Moore explique que c'est très important pour lui de savoir qui l'approche et que toute personne étant venu en lui posant la question "est-ce à propos de lesbiennes?" se sont fait rembarer car selon lui, ces personnes ne comprennent rien et ne peuvent adapter son histoire. On apprend aussi qu'une série aura lieu pour Rachel Rising, qu'il surveille moins de près mais qu'il fait confiance à l'équipe. Seulement, il a bien conscience que dans ces industries et surtout Hollywood, rien n'est sûr. Un film peut se terminer et jamais sortir, un film peut ne jamais se faire, etc... C'est aussi pour ça que les comics sont ce qu'il y a de plus facile: une personne, une feuille, un crayon et on peut réaliser une histoire dont on a le contrôle total. C'est, selon lui, ce qu'il y a de plus simple car il n'y a pas d'autres paramètres et on peut même s'autoéditer.

Je ne sais plus ce qu'il a dit sur un de ses projets, mais il a dessiné le tout jusqu'au bout (peut-être Strangers in Paradise XXV) avant de prendre l'avion. Ainsi, même s'il a un problème au vol retour, ce sera terminé! Il pense à ses lecteurs et lectrices ce bonhomme Mort de rire . Personnellement, j'ai trouvé Terry Moore très sympathique et il avait l'air très abordable. Je suis partie à la fin, mais les personnes du public ont même pu descendre pour échanger quelques mots avec lui. Et sinon, j'ai eu envie de reprendre la lecutre de ses comics, en particulier Echo et Rachel Rising car ses planches m'ont de nouveau séduite Embarassé . Je dois ajouter que j'ai beaucoup aimé cette rencontre (et je trouve dommage ces conflits qui n'ont pas permis à herbv d'y assister).
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herbv
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Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 03/02/19 18:39    Sujet du message: Réaction Répondre en citant

Merci pour ce long résumé de la rencontre avec Terry Moore que je voulais faire (et dont je n'ai pas pris de photo, bloqué que j'étais par mon Chef, JPJ). Ceci dit, vu le retard, je n'aurai rien pu écouter, donc pas de regret.

J'ai oublié de mettre une photo de la rencontre "shôjo" du vendredi, la voici :


En fait, la journée de samedi de Taliesin ne s'est pas limitée à écouter Terry Moore et aller manger des frites pendant la masterclass de T.Matsumoto. Cela a commencé par une visite de la Bulle du Nouveau monde place New-York et une séance de dédicaces au Stand de l'Association avec David B. Puis nous avons passé pas mal de temps du côté de la BD alternative (moi pour faire mon fanboy auprès de Cab au stand LGBT BD et Taliesin sa fangirl auprès de Xavier Lancel au stand Scarce). Après l'intermède Conservatoire et masterclass, nous avons fait un tour dans la bulle Para BD et à Manga City (pour ne pas changer).

Voici quelques photos de la journée du samedi (cliquez sur la miniature pour... etc.) :




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Dernière édition : herbv le 03/02/19 19:52; Edité 1 fois
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 03/02/19 19:39    Sujet du message: Répondre en citant

Petit ajout de Terry Moore à propos d'Angoulême. Il trouve impressionnant ce festival de bandes dessinées car il y voit surtout des livres, que les gens s'intéressent aux livres et qu'il n'est pas "pourri" (ce sont mes mots pas les siens) comme le sont les festivals américains comme la Comic Con (je pense qu'il parlait de gros festivals). Bref, voir des livres lui a visiblement fait très plaisir. Perso, c'est un point de vue que je partage complètement et dans le manga, pour moi, Japan Expo est effectivement "pourri" par les anime, les jeux vidéo et les goodies. Voir des livres et s'intéresser uniquement à eux, c'est cool!

Sinon, il est en ce moment sur un projet qui s'appelle Everlasting et il dit que ça se passe toujours dans son univers!!!

Effectivement, je n'ai pas parlé de mes achats ni des bulles Clin d'oeil .
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Gemini_
Mangaversien·ne


Inscrit le : 03 Fév 2011

Message Posté le : 03/02/19 20:57    Sujet du message: Répondre en citant

Taliesin >> Je comprends sa réflexion, cela me fait pareil lorsque je rentre dans certaines "librairies spécialisées" qui semblent donner plus d'importance aux produits dérivés.
_________________
- Tu es critique. Cela signifie que tu dois classer les films sur une échelle qui va de "bon" à "excellent".
- Et si je n'ai pas aimé ?
- Ça correspond à bon !
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Cyril
Mangaversien·ne


Inscrit le : 04 Sept 2002
Localisation : Evry

Message Posté le : 03/02/19 21:02    Sujet du message: Répondre en citant

Mais Japan expo s'appelle "Japan" expo, et pas "Manga expo". Il est normal que d'autres aspects du Japon y aient une place importante, et en particulier l'animation japonaise qui a précédé les mangas en France et a été une des causes des succès de celle-ci.

Angoulême est un festival de bande dessinée : il est normal qu'il s'intéresse prioritairement, voire quasi exclusivement, à ce genre.
_________________
Les chats, ils dépensent leur pognon au baby-foot, ils passent leur temps à fumer des pétards et à grimper au plafond. Les chats, c'est vraiment des branleurs. C'était un message du CCC, le Comité Contre les Chats.
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herbv
Modérateur


Inscrit le : 28 Août 2002
Localisation : Yvelines

Message Posté le : 03/02/19 21:07    Sujet du message: Oui Répondre en citant

Oui, tu as raison, Cyril.

Mais comme on préfère les livres, on va au FIBD et pas à Japan Expo Sourire

Notez que Thomas Sirdey a pas mal trainé à l'espace Manga City cette année.
_________________
Simple fan (auto-proclamé) de Rumiko Takahashi
Chroniqueur à du9
Ténia de Bulledair
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Taliesin
Modératrice


Inscrit le : 01 Fév 2004

Message Posté le : 04/02/19 12:52    Sujet du message: Répondre en citant

@Cyril: Tu as tout à fait raison là-dessus, le nom est parlant. Après, je m'attriste qu'on ne peut faire quelque chose sur le manga sans drainer tout l'artifice, parler des livres et des auteurs et autrices. C'est aussi pour ça que personnellement, je vais dans un endroit comme Angoulême, même pour écouter des mangaka (et malgré le biais qu'on peut avoir là-bas) alors qu'à Japan Expo, je n'y mets pas les pieds.
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